vendredi 26 décembre 2025

L’épouvantable horreur des religions

En 1229, le moine Johannes Myronas s'empara d'un manuscrit du Xe siècle et en gratta l'unique copie connue du chef-d'œuvre d'Archimède afin d'y écrire un livre de prières.
Le parchemin était extrêmement cher au XIIIe siècle. Les moines recyclaient souvent de vieux livres pour en fabriquer de nouveaux, et Johannes ignorait sans doute qu'il tenait entre ses mains les fondements des mathématiques modernes. Il avait simplement besoin de pages pour ses prières quotidiennes.
Il lava les pages avec du lait et de l'acide citrique, puis les frotta avec une pierre ponce. Une fois la géométrie grecque antique effacée, il tourna les pages de quatre-vingt-dix degrés et écrivit des hymnes chrétiens sur les pages vierges.
Le livre, devenu un missel, resta pendant des siècles au couvent Saint-Sabas, près de Jérusalem. Il fut ensuite transféré à Constantinople, puis tomba entre des mains privées, survivant à la moisissure, au feu et aux tentatives de contrefaçon.
En 1998, le livre fut vendu aux enchères. Une équipe de scientifiques a utilisé l'imagerie multispectrale de pointe et la fluorescence X pour examiner les prières.
Ce qu'ils ont découvert était stupéfiant. L'encre originale est apparue sur les écrans d'ordinateur, révélant la « Méthode des théorèmes mécaniques » d'Archimède.
Il utilisait le concept d'infini et une méthode appelée « épuisement » pour calculer les aires et les volumes. Ces éléments constituaient les fondements du calcul infinitésimal, écrits près de 1 800 ans avant la naissance d'Isaac Newton et de Gottfried Wilhelm Leibniz.
Si ce livre n'avait pas été effacé, les mathématiques auraient pu progresser des siècles plus rapidement. Le manuscrit est aujourd'hui conservé comme un témoignage précieux de la foi et de la science.
 

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