C'est le groupe sculpté d'« Alice au Pays des Merveilles » à Central Park.
(En plus d'Alice, on voit, entre autres, le Lièvre de mars, le Chapelier fou et le Chat du Cheshire).
J'ai résolu de vous présenter cette photo aujourd'hui parce que le pays des merveilles dont parle ce livre ce n'est pas un quelconque pays imaginaire, comme on le croit d'ordinaire, mais un pays bien réel qui est celui des mots, le pays de la littérature.
Dès les premières lignes de l'ouvrage (le texte en français ici et en anglais là) de Lewis Caroll (en français ici et en anglais là) il est en effet question de littérature. Les voici :
Alice commençait à se sentir très lasse de rester assise à côté de sa sœur, sur le talus, et de n’avoir rien à faire : une fois ou deux, elle avait jeté un coup d’œil sur le livre que lisait sa sœur ; mais il ne contenait ni images ni dialogues : «Et, pensait Alice, à quoi peut bien servir un livre où il n’y a ni images ni dialogues ?» *
Les images (même si on entend ce mot comme « métaphores » ou comme « fictions », -c'est-à-dire « personnages et aventures et lieux et objets fictifs »-, et pas seulement comme images réelles) et les conversations, quelle belle définition de la littérature.
Et de voir, en parcourant Central Park que ces fictions, ces images ont un monument, comme les héros de l'histoire « réelle », ce n'est pas une mince satisfaction pour un littéraire comme moi.
Et cela conforte ma croyance selon laquelle « la vraie vie c'est la littérature » et que c'est la littérature qui, en investissant peu à peu la vie, rend celle-ci non seulement vivable mais « magique », selon le mot des Surréalistes.
Et puis on pourrait dire que Lewis Caroll (de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson), en écrivant, a pu ainsi « sublimer » les tendances manifestement pédophiles qui l'attiraient vers les petites filles (exclusivement).
En écrivant, évidemment, les aventures d'Alice et tous ses autres contes, mais, surtout, en écrivant.
Peut-être est-ce parce qu'on n'apprend pas (ou plus) à écrire (ou à faire de la musique, ou de la peinture ou de la sculpture ou de la recherche scientifique) aux pédophiles d'aujourd'hui que l'esprit de ceux-ci n'arrive pas à se détacher du sexe et des pulsions sexuelles qui le monopolisent.
Car ils n'ont plus le moyen et les connaissances pour les transformer et s'en libérer.
Peut-être est-ce la raison pour laquelle Lewis Caroll pouvait écrire à une de ses petites correspondantes (oui, il écrivait aussi des lettres aux petites filles) :
Ce qui est important ce n'est pas ce qu'on raconte, c'est le conte lui-même, les mots qu'on utilise pour raconter.
* Voici la version originale anglaise:
Alice was beginning to get very tired of sitting by her sister on the bank, and of having nothing to do: once or twice she had peeped into the book her sister was reading, but it had no pictures or conversations in it, ‘and what is the use of a book,’ thought Alice ‘without pictures or conversation?’
(En plus d'Alice, on voit, entre autres, le Lièvre de mars, le Chapelier fou et le Chat du Cheshire).
J'ai résolu de vous présenter cette photo aujourd'hui parce que le pays des merveilles dont parle ce livre ce n'est pas un quelconque pays imaginaire, comme on le croit d'ordinaire, mais un pays bien réel qui est celui des mots, le pays de la littérature.
Dès les premières lignes de l'ouvrage (le texte en français ici et en anglais là) de Lewis Caroll (en français ici et en anglais là) il est en effet question de littérature. Les voici :
Alice commençait à se sentir très lasse de rester assise à côté de sa sœur, sur le talus, et de n’avoir rien à faire : une fois ou deux, elle avait jeté un coup d’œil sur le livre que lisait sa sœur ; mais il ne contenait ni images ni dialogues : «Et, pensait Alice, à quoi peut bien servir un livre où il n’y a ni images ni dialogues ?» *
Les images (même si on entend ce mot comme « métaphores » ou comme « fictions », -c'est-à-dire « personnages et aventures et lieux et objets fictifs »-, et pas seulement comme images réelles) et les conversations, quelle belle définition de la littérature.
Et de voir, en parcourant Central Park que ces fictions, ces images ont un monument, comme les héros de l'histoire « réelle », ce n'est pas une mince satisfaction pour un littéraire comme moi.
Et cela conforte ma croyance selon laquelle « la vraie vie c'est la littérature » et que c'est la littérature qui, en investissant peu à peu la vie, rend celle-ci non seulement vivable mais « magique », selon le mot des Surréalistes.
Et puis on pourrait dire que Lewis Caroll (de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson), en écrivant, a pu ainsi « sublimer » les tendances manifestement pédophiles qui l'attiraient vers les petites filles (exclusivement).
En écrivant, évidemment, les aventures d'Alice et tous ses autres contes, mais, surtout, en écrivant.
Peut-être est-ce parce qu'on n'apprend pas (ou plus) à écrire (ou à faire de la musique, ou de la peinture ou de la sculpture ou de la recherche scientifique) aux pédophiles d'aujourd'hui que l'esprit de ceux-ci n'arrive pas à se détacher du sexe et des pulsions sexuelles qui le monopolisent.
Car ils n'ont plus le moyen et les connaissances pour les transformer et s'en libérer.
Peut-être est-ce la raison pour laquelle Lewis Caroll pouvait écrire à une de ses petites correspondantes (oui, il écrivait aussi des lettres aux petites filles) :
Ne soyez pas si pressée de croire tout ce qu'on vous raconte.
Ce qui est important ce n'est pas ce qu'on raconte, c'est le conte lui-même, les mots qu'on utilise pour raconter.
* Voici la version originale anglaise:
Alice was beginning to get very tired of sitting by her sister on the bank, and of having nothing to do: once or twice she had peeped into the book her sister was reading, but it had no pictures or conversations in it, ‘and what is the use of a book,’ thought Alice ‘without pictures or conversation?’
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