La lettre «W» a mauvaise réputation en français.
Cette réputation s'est encore perdue davantage durant les dernières années à cause de George W Bush.
Elle ne serait pas difficile à remplacer parce que, dans à peu près tous ses usages, elle se prononce « OU » en français.
Mais l'opération serait longue et ce n'est pas parce qu'un être infâme l'a plongée dans la boue qu'elle mérite de disparaître.
Sa mauvaise réputation historique provient du fait qu'on croit qu'elle n'est là qu'à cause des mots d'origine germanique introduits en français qu'elle servirait à noter.
Surtout les mots anglais, car en allemand, par exemple, le « W » se prononce comme le «V» français la plupart du temps, sinon toujours.
Du moins à ce qu'on m'a dit !
En réalité le « W » en français sert à remplacer le «V» de la langue latine, qui réunissait en lui la lettre française « V » et la lettre française « U », cette dernière n'existant pas en latin: le « V » qui se prononçait « OU » en tenait lieu.
Par exemple le mot « LUPUS » (« loup ») s'écrivait « LVPVS » en latin et se prononçait «LOUPOUS» et le mot « VICTORIA » (« victoire ») se prononçait « OUICTORIA* » (il fallait « rouler » le « r » car le « r » grasseyé du français actuel n'existait pas en latin.
Pour prononcer le français on a dû dédoubler le « V » latin : en l'arrondissant on a formé le « U » que le français est une des rares langues à prononcer comme elle le prononce (et cette prononciation du « U » provient du germanique francique, la langue des Francs, presque toutes les autres langues prononcent le « U » comme « OU », à l'exception de l'allemand, je pense, qui le prononce parfois comme le français, quand on le note avec un tréma, ainsi : « Ü »).
Quant au «V», pour le bénéfice du français, on ne le prononce plus « OU » comme le latin, mais « V » (vous entendez ce que je veux dire).
Il ne restait plus de lettre pour prononcer le son « OU » en français quand il était une consonne : on a donc doublé le «V» (ce sont les copistes médiévaux qui ont fait cela) pour en faire le «W» qui se prononce, donc, « OU » en position de consonne (quand il n'est pas placé après ou avant une autre consonne).
De telle sorte que le « V » latin est à l'origine de trois lettres différentes : le «V» qui se prononce différemment en français qu'en latin, le «U» qui est un « V » arrondi et le « W » qui est un «V» doublé et se prononce de la même manière que le « V » latin.
Le « W », en français, est donc une métamorphose du «V» latin et ne mérite pas la réputation qu'on lui fait.
C'est une lettre peut-être plus latine que les autres, du moins par sa prononciation.
C'est même une belle lettre parfois (comme toutes les lettres).
Voyez (et voyez, en haut de ce billet, un « W » Art déco):
* Oubliez la prononciation vaticane du latin. Elle est d'origine barbare et faite pour ridiculiser le latin, comme les cérémonies et titres catholiques ridiculisent les cérémonies impériales et les titres des césars.
P. S. Un commentaire dans Facebook de M. Nicolas Rouleau vient compléter ce billet : « Je sais que, comme en allemand, la prononciation du « U » comme en français existe dans les langues scandinaves. Par exemple, en islandais, le « Ù » se prononce « OU » et le « U » se prononce comme en français (sauf devant « ng » ou « nk »). »
Cette réputation s'est encore perdue davantage durant les dernières années à cause de George W Bush.
Elle ne serait pas difficile à remplacer parce que, dans à peu près tous ses usages, elle se prononce « OU » en français.
Mais l'opération serait longue et ce n'est pas parce qu'un être infâme l'a plongée dans la boue qu'elle mérite de disparaître.
Sa mauvaise réputation historique provient du fait qu'on croit qu'elle n'est là qu'à cause des mots d'origine germanique introduits en français qu'elle servirait à noter.
Surtout les mots anglais, car en allemand, par exemple, le « W » se prononce comme le «V» français la plupart du temps, sinon toujours.
Du moins à ce qu'on m'a dit !
En réalité le « W » en français sert à remplacer le «V» de la langue latine, qui réunissait en lui la lettre française « V » et la lettre française « U », cette dernière n'existant pas en latin: le « V » qui se prononçait « OU » en tenait lieu.
Par exemple le mot « LUPUS » (« loup ») s'écrivait « LVPVS » en latin et se prononçait «LOUPOUS» et le mot « VICTORIA » (« victoire ») se prononçait « OUICTORIA* » (il fallait « rouler » le « r » car le « r » grasseyé du français actuel n'existait pas en latin.
Pour prononcer le français on a dû dédoubler le « V » latin : en l'arrondissant on a formé le « U » que le français est une des rares langues à prononcer comme elle le prononce (et cette prononciation du « U » provient du germanique francique, la langue des Francs, presque toutes les autres langues prononcent le « U » comme « OU », à l'exception de l'allemand, je pense, qui le prononce parfois comme le français, quand on le note avec un tréma, ainsi : « Ü »).
Quant au «V», pour le bénéfice du français, on ne le prononce plus « OU » comme le latin, mais « V » (vous entendez ce que je veux dire).
Il ne restait plus de lettre pour prononcer le son « OU » en français quand il était une consonne : on a donc doublé le «V» (ce sont les copistes médiévaux qui ont fait cela) pour en faire le «W» qui se prononce, donc, « OU » en position de consonne (quand il n'est pas placé après ou avant une autre consonne).
De telle sorte que le « V » latin est à l'origine de trois lettres différentes : le «V» qui se prononce différemment en français qu'en latin, le «U» qui est un « V » arrondi et le « W » qui est un «V» doublé et se prononce de la même manière que le « V » latin.
Le « W », en français, est donc une métamorphose du «V» latin et ne mérite pas la réputation qu'on lui fait.
C'est une lettre peut-être plus latine que les autres, du moins par sa prononciation.
C'est même une belle lettre parfois (comme toutes les lettres).
Voyez (et voyez, en haut de ce billet, un « W » Art déco):
* Oubliez la prononciation vaticane du latin. Elle est d'origine barbare et faite pour ridiculiser le latin, comme les cérémonies et titres catholiques ridiculisent les cérémonies impériales et les titres des césars.
P. S. Un commentaire dans Facebook de M. Nicolas Rouleau vient compléter ce billet : « Je sais que, comme en allemand, la prononciation du « U » comme en français existe dans les langues scandinaves. Par exemple, en islandais, le « Ù » se prononce « OU » et le « U » se prononce comme en français (sauf devant « ng » ou « nk »). »
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