lundi 14 juin 2010

Toute la métaphysique n'est qu'une partie de la littérature fantastique

Ce masque se trouve quelque part à Avignon, longtemps ville des papes.
On peut se demander s'il représente un faune ou un démon.
J'opterais pour la représentation d'un
démon étant donné l'opinion que j'ai des papes.
D'autant plus que c'est à Avignon et à partir d'Avignon qu'a commencé à se poser la question du démon et de son intervention dans les choses humaines.
Et qu'on a commencé à brûler sur le bûcher des femmes (surtout) et des hommes en les accusant (et en les torturant pour qu'ils avouent), d'être possédés par le démon, d'être des sorcières et des sorciers.
Quoi qu'il en soit, ce démon profère une phrase de Jorge Luis Borges dont c'est aujourd'hui l'anniversaire de la mort en 1986.
Un quart de siècle déjà.
Et je me demande si, pour lui, il n'était pas déjà trop tard à ce moment pour mourir.
Il avait eu le temps d'appuyer la sanguinaire junte argentine des années soixante-dix et quatre-vingt et le plus sanguinaire encore Pinochet, le dictateur chilien.
C'est la raison pour laquelle c'est à un masque de démon que j'ai fait prononcer cette phrase de lui, si clairvoyante malgré la cécité de l'écrivain (cécité morale, cécité politique, cécité physique): «Toute la métaphysique n'est qu'une partie de la littérature fantastique».
Peut-être Borges a-t-il vu exaucer ce vœu qu'il énonçait que «le ciel existe, même si ma place est en enfer».
Son salut réside dans ses textes.
Qui ne sont pas soumis à la mort.
Et qui ne lui sont d'aucun secours dans l'éternité, si l'éternité existe (ce qu'il ne souhaite peut-être plus, ainsi que ses amis Videla, Pinochet et le pape qui a donné sans trembler la communion à celui-ci).

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