Pour moi, deux des plus beaux vers de la langue française et il sont de Musset (voir note précédente) tant détesté de Baudelaire.
Mais c'était une haine d'école rivale ou une haine de liste (liste noire, liste d'or) dont les Français sont si friands: dès qu'un salon a entrepris de dévaloriser quelqu'un (je parlerai un jour de l'histoire d'Anatole France racontée par Kundera) l'ensemble des moutons de Panurge se met au diapason, et cela même si celui qui a attaché le grelot est méprisé des salons, comme l'était Baudelaire ou comme le seront les Surréalistes.
Ou comme l'ont été les membres de Tel Quel (certains d'entre eux admirateurs des papes ou de Mao, on voit pourquoi) ou les auteurs des Éditions de Minuit, vastes excommunicateurs.
Et ce qui me fait particulièrement frémir dans les vers de Musset c'est l'inversion syntaxique du premier vers: au lieu de:
«Les plus beaux chants sont les plus désespérés», banal!, Musset écrit d'abord «Les plus désespérés» et le nom auquel cette épithète se rapporte vient après le verbe dont il est le sujet.
Mon frémissement est d'abord syntaxique.
(L'espace que vous voyez ci-dessous contient des élément invisibles et, même invisibles, ces éléments ont besoin de cet espace)
jeudi 3 septembre 2009
Musset etc.
heure 11:52:00
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