Madrid, presque un an déjà. C'est le temps de la nostalgie et du souvenir.
Je fais défiler des photos.
Celle-ci: que dites-vous de ce nom de rue? «Rue de Jésus», «Calle de Jesus».
Cela parle beaucoup de l'ancienne Espagne, moins de l'Espagne d'après Franco, mais c'est là, comme le «boulevard Pie IX» à Montréal, qui parle davantage de la civilisation québécoise et du rapport de force qui existait dans la société québécoise au moment où ce nom a été donné à ce boulevard que de la foi religieuse.
«Boulevard Pie IX»: manifestement l'Église catholique dominait, et dans toute son horreur ultramontaine et anti-moderne -Pie IX est l'auteur du Syllabus où l'on énumère et condamne les «erreurs modernes», telles celles-ci (je vous rappelle que ces affirmations sont des erreurs que condamne le document. Ce sont les 77 et 78e erreurs et il y en a 80 en tout):
LXXVII. A notre époque, il n'est plus utile que la religion catholique soit considérée comme l'unique religion de l'État, à l'exclusion de tous les autres cultes.
LXXVIII. Aussi c'est avec raison que, dans quelques pays catholiques, la loi a pourvu à ce que les étrangers qui y immigrent y jouissent de l'exercice public de leurs cultes particuliers.
La vérité, pour Pie IX et l'Église de ce temps (jusqu'à très récemment, jusqu'à 1960 au Québec) est que l'Église catholique doit être considérée comme la seule religion d'État, et que les immigrants d'autres religions, dans un pays catholique, n'ont pas le droit d'y exercer leur religion.L'Espagne est moins ridicule avec sa «Calle de Jesus», que le Québec avec son «boulevard Pie IX», car Jésus -personnage de fiction plutôt que réalité- est moins ridicule que Pie IX (et tous les autres papes au demeurant, tous personnes trop réelles, hélas!).
Et le ridicule est plus répandu qu'on ne le croit: Benoît XVI désire béatifier Pie IX. Cela ne dit-il rien sur l'idéologie passéiste de ce pape?
Mais j'ai déjà parlé de ce crypto-nazi et de ses sbires.
Je le ferai encore.
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