mercredi 2 septembre 2009

La Sagrada Familia, une cathédrale en travail

Barcelone, presque un an déjà et je n'en ai presque rien dit alors qu'il y a tant à dire.
Disons quelque chose qu'il faut dire avant de l'oublier tout à fait: ce que je trouve de plus magnifique dans la Sagrada Familia, c'est qu'elle est en travail.

En travail comme on dit d'une femme qui accouche.
La Sagrada Familia n'est (heureusement) pas encore née, elle n'est pas terminée: elle se fait sous nos yeux.

Son plan même n'est pas tout à fait arrêté, il se fait et se refait selon la lecture que les maîtres d'œuvres et les architectes qui se succèdent font des écrits et des maquettes de Gaudi et selon l'interprétation qu'ils en donnent.
Et leur interprétation -qu'il faut entendre comme l'interprétation qu'un musicien fait d'une pièce musicale, interprétation qui est une création en elle-même- leur permet d'aller là où
Gaudi n'avait pas ou n'avait pas encore songé à aller; chaque maître d'œuvre est comme un autre Gaudi, un Gaudi d'un autre siècle et d'une autre expérience.
Ce que nous voyons devant nous, c'est une lecture en train de se faire: une lecture des textes évangéliques et bibliques, une lecture des textes de Gaudi, une lecture de ses autres œuvres disséminées partout à Barcelone, une lecture de la tradition architecturale de la construction des cathédrales, une lecture de l'Art nouveau de Gaudi (le modernisme).
Et tout cela symbolisé par des échafaudages de toutes sortes de couleurs et de formes, des ouvriers, des machines, des bruits industriels dont on voudrait la présence éternelle car on sait que tant qu'ils seront là, la Sagrada Familia ne sera pas morte, livrée aux touristes qui s'ennuient, qu'elle ne sera pas immobile et parfaite (la perfection, quel ennui!) mais toujours sur le point d'être différente, de renaître et de se métamorphoser sous nos yeux émerveillés.
Elle ressemble d'ailleurs à un phénix. Voyez:



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