lundi 3 octobre 2011

Soleil

Un soleil végétal ce matin pour remplacer celui qu'il n'y a pas dans le ciel (du moins à Saguenay).
Et pourquoi pas un poème éclatant d'Edmond Rostand, plein de points d'exclamation comme tout ce qu'écrit ce poète (c'est dans la bouche (le bec?) du coq Chantecler qu'il faut imaginer ces paroles):

Hymne au soleil

Je t'adore, Soleil! ô toi dont la lumière,
Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel,
Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière,
Se divise et demeure entière
Ainsi que l'amour maternel!

Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre,
Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu
Et qui choisis, souvent, quand tu veux disparaître,
L'humble vitre d'une fenêtre
Pour lancer ton dernier adieu!

Tu fais tourner les tournesols du presbytère,
Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher,
Et quand, par les tilleuls, tu viens avec mystère,
Tu fais bouger des ronds par terre
Si beaux qu'on n'ose plus marcher!

Gloire à toi sur les prés! Gloire à toi dans les vignes!
Sois béni parmi l'herbe et contre les portails!
Dans les yeux des lézards et sur l'aile des cygnes!
Ô toi qui fais les grandes lignes
Et qui fais les petits détails!

C'est toi qui, découpant la sœur jumelle et sombre
Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit,
De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre,
A chaque objet donnant une ombre
Souvent plus charmante que lui!

Je t'adore, Soleil! Tu mets dans l'air des roses,
Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson!
Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses!
Ô Soleil ! toi sans qui les choses
Ne seraient que ce qu'elles sont!


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