samedi 4 juin 2011

Limites biologiques sur Facebook ou Twitter

Le titre qui coiffe cet article du Monde est inadéquat.
Ce que l'article dit c'est que sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook) il est difficile d'entretenir des relations de qualité avec plus de deux cents «amis» (sur Facebook, ou «followers» ou «suiveurs» ou «disciples» sur Twitter).
Au-delà de ce chiffre, il est hors des capacités biologiques d'un être humain normal d'accorder de l'attention à chacun de ses amis (ou suiveurs).
(Si ma femme -qui a été journaliste- ne m'avait pas dit que ce n'est pas l'auteur de l'article qui attribue un titre à celui-ci mais souvent le rédacteur, parfois même la personne qui fait la mise en page du journal, j'aurais fulminé ici contre le journaliste).
En réalité, je l'ai constaté puisque je suis sur Facebook, un grand nombre de ceux qui y sont (en particulier les politiciens*) ont fait des réseaux sociaux un banal concours de popularité: mon groupe d'«amis» (ou de «suiveurs») est plus gros que le tien.
Et comme, pour la plupart des gens, aussi bien socialement que physiquement (on appelle cela l'obésité dans ce dernier cas), «big is beautiful», eh bien le but de leur présence sur Facebook ou Twitter a été de grossir le nombre de leurs «amis».
Non de communiquer avec eux ou de construire des relations ou d'établir des échanges ou de fournir des informations.
Voici le dernier paragraphe de l'article du Monde (qui est ici) qui vous en dira le contenu:

Faute de temps, et de capacité à accorder son attention à un trop grand nombre de sollicitations, un utilisateur de réseau social ne peut donc maintenir des relations «de qualité» qu'avec un nombre de personnes inférieur à 200. Ces résultats «tendent à confirmer l'hypothèse de Dunbar, selon laquelle il existe une limite biologique au nombre de relations sociales», notent les chercheurs, pour qui les réseaux sociaux facilitent certes les rapports humains, mais ne changent pas fondamentalement les limites inscrites en chacun de nous. «Les sites de microblogging comme les autres outils de communication en ligne sont comparables à une calculatrice : un outil qui nous fait gagner du temps pour effectuer des calculs simples, mais n'améliore pas nos capacités à l'abstraction mathématique».

* Mais aussi les personnes dont la profession les met à la merci des suffrages du public, comédiens, artistes, etc.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis d' accord avec cet article si ce n' est que sans communiquer de façon intense avec ses centaines d' amis, on peut aller prendre des nouvelles de l' un ou de l' autre en regardant simplement leur mur, c' est ce que je fais avec les anciens élèves qui constituent majoritairement mon FB,je ne pense pas qu' aucun site puisse se substituer à une vraie communication, même si on n' y compte que peu d' amis!

Jack a dit…

Dans mon cas c'est toujours du même petit nombre que je prends des nouvelles sur leur mur.

Anonyme a dit…

Jadis un homme invitait des amis chez lui, et ils pouvaient y voir les centaines de livres rangés avec soin dans sa bibliothèque. Aujourd'hui, on invite n'importe qui nulle part, et il se retrouve rangé dans une bibliothèque dans l'indifférence la plus totale...

Jack a dit…

Indifférence. Même dans les temps dont vous parlez, seul un petit nombre de personnes accordait de l'attention aux autres, ceux dont la postérité a retenu le nom, mais pas tous (voir le jugement de Tocqueville sur Lamartine).

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