mercredi 15 juin 2011

La couture comme art

Rassurez-vous, cette robe n'est pas transparente (je souligne la chose pour les censeurs sexuels étasuniens).
C'est une robe trompe-l'œil : ces apparents mamelons ou ce nombril sont des motifs imprimés sur le tissu.
Cette robe illustre très bien ce qu'on écrivait aujourd'hui dans « Le Devoir » (ici) à propos de Jean Paul Gaultier (car cette robe est de lui) dont on inaugurera l'exposition après-demain au Musée des beaux-arts de Montréal (on est en 2011 au moment de ce billet) :

[...] plus que tout, c'est la fusion du vêtement au corps que magnifie la touche Gaultier. Les dessous deviennent dessus, la nudité devient vêtement, et le vêtement se fait peau, imitant tantôt squelettes, muscles, pelages ou même ramages.

Ou imitant organes sous-jacents comme on le voit.
En tentant de faire une synthèse de l'esprit qui préside aux créations de Gaultier, Nathalie Bondil, directrice du Musée, ajoutait :

Bustiers aux seins puissamment coniques, jupes masculines pour homme, robes-cages, corsets masculins: les créations éclatées du couturier charrient tout un lot de symboles à forte connotation sexuelle, culturelle, ethnique et même religieuse.
Ce que véhiculent ces vêtements, c'est avant tout l'ultime célébration des différences culturelles, de la marginalité et de la tolérance, explique Nathalie Bondil, directrice du MBAM. «Jean-Paul Gaultier, par sa mode, a toujours livré un message légèrement militant, inclusif, très humaniste. On a voulu montrer cette société utopique dans laquelle on aimerait vivre», a-t-elle dit hier, décrivant La Planète mode de Jean Paul Gaultier davantage comme une installation qu'une exposition.

Comme quoi toute activité humaine peut devenir art, aussi apparemment futile soit-elle.

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