mercredi 22 juin 2011

La chute d'un orme

C'est l'orme mort de la rue de Calais que je vous présentais avant-hier (ici). Il a été abattu hier en utilisant force machines.
Voici quelques-unes des étapes de sa fin:

Vue rapprochée de l'orme tombé de la photo ci-haut:

Sa souche:

Ce qui reste de lui, attendant d'être
transporté ailleurs pour être brûlé:


S'il avait été vivant on aurait pu réciter le poème de Pierre de Ronsard:

Contre les bûcherons de la forêt de Gastine

Écoute, bûcheron, arrête un peu le bras;
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas;
Ne vois-tu pas le sang lequel dégoutte à force
Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce?
Sacrilège meurtrier, si on pend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts et de détresses
Mérites-tu, méchant, pour tuer nos déesses?
Forêt, haute maison des oiseaux bocagers!
Plus le cerf solitaire et les chevreuils légers,
Ne paîtront sous ton ombre, et ta verte crinière
Plus du soleil d'été ne rompra la lumière.
Plus l'amoureux pasteur sur un tronc adossé,
Enflant son flageolet à quatre trous percé,
Son mâtin à ses pieds, à son flanc la houlette,
Ne dira plus l'ardeur de sa belle Janette.
Tout deviendra muet, Écho sera sans voix;
Tu deviendras campagne, et, en lieu de tes bois,
Dont l'ombrage incertain lentement se remue,
Tu sentiras le soc, le coutre et la charrue;
Tu perdras le silence, et haletants d'effroi
Ni Satyres ni pans ne viendront plus chez toi.

Mais les nymphes n'étaient manifestement plus là quand les bûcherons se sont présentés devant l'arbre.

P.S. Voyez également le film de la chute de l'un des ormes que Denise Pelletier a présenté dans son blogue (ici).

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