mardi 3 août 2010

Une censure désintéressée de sociétés recherchant le profit?

Dans ce numéro d'«À vos mac», magazine consacré au Macintosh, un éditorial sur la censure exercée par les sociétés privées (Apple notamment, mais aussi Google pour ne parler que des sociétés étasuniennes qui, comme tous leurs compatriotes, ne se lassent pas d'invoquer la morale... avec un révolver, voire une mitraillette, à la main) et sur la crainte qu'on doit nécessairement en avoir.
Le pays d'Edgar Hoover et du sénateur MacCarthy, et du maccarthysme en général, peut-il accoucher de censeurs honnêtes et désintéressés?
Et une entreprise privée peut-elle ne pas tenir compte de ses intérêts avant tout?
Avant la vérité? Avant la liberté?
Je vous présente cet excellent éditorial in extenso.
Il est publié
(en haut à droite) dans la page dont vous voyez l'image ci-dessous:


Liberté? En sommes-nous censure?

Tout à coup l'angoisse! Et si d'aventure il venait à Apple l'envie de rejeter l'application Avosmac au prétexte que le contenu du magazine ne convient pas à la société?
Cette question, jamais en plus de vingt années de journalisme nous n'avons eu à nous la poser En France, la liberté d'écrire est très large, cantonnée dans des limites légales plutôt permissives, dès lors que la vie privée des gens n,est pas concernée.
Mais qu'en est-il désormais de la censure dans une société de l'information de plus en plus dirigée et contrôlée par des entreprises privées (dont Apple et Google s'installent comme les chefs de bataillon) placées hors du champ de la charte et de la déontologie des journalistes?
Nous titrons aujourd'hui sur les navets vendus à prix d'or par Apple sur iTunes Store. Cette liberté de ton peut déplaire. Mais cet article peut-il avoir un impact plus fort et conduire Apple à censurer Avosmac sur iPad?
L'avenir nous le dira.
Mais nous ne pouvons réprimer nos craintes, immenses, à l'égard de sociétés qui comptent s'installer comme diffuseurs de contenus à l'instar des kiosques à journaux, tout en contrôlant ces mêmes contenus.
Les exemples de censure existent déjà.
Nous avons évoqué récemment les applications à caractère érotiques (sic) éliminées de l'Apple Store. Soit. Sauf que Playboy reste. Apple élimine aussi les applications au tarif prohibitif qui ne présentent aucun intérêt à ses yeux. C'est tout à fait subjectif.
Pire. Mark Fiore, le premier journaliste web à avoir remporté le prix Pulitzer, a vu son application sur iPhone rejetée par Apple au prétexte que celle-ci caricaturait un peu trop les personnalités publiques.
Steve Jobs a avoué qu'Apple avait commis une erreur en la refusant.
Mais l'état d'esprit reste. Devons-nous craindre cette censure et tourner sept fois notre plume dans notre main avant de critiquer Apple?
Nous sommes trop jaloux de notre liberté pour changer quoi que ce soit.

Xavier Maudet

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