mardi 18 août 2009

Un vers plus vaste que son poème

C'est une autre plaque de poésie photographiée à Trois-Rivières, cette fois avec un vers d'Octave Crémazie, un poète du 19e siècle sans grande envergure (c'est un pionnier et il se voyait (en plus petit car il n'était pas orgueilleux), quoique vivant au milieu du siècle, parmi les poètes romantiques français de la première moitié du 19e).
Ce vers transforme ce fondateur (avec ses frères) de la première librairie de Québec (et du Québec) en poète moderne.
Je vous le disais: parfois un vers est un plus grand poème sans le poème où il apparaît et sans les autres vers qui l'y accompagnent.
Et pour revenir sur le vers de
Jacques Brault dont je vous présentais hier la plaque, quelle exacte (me semble-t-il) conception de l'amour on peut en tirer: celle qu'on aime ce n'est pas celle que l'on a devant les yeux, c'est celle que l'on porte en soi et qui est reliée par une infinité de fils (comme dans « fil d'Ariane») à tout ce qui constitue le plus profond de notre être et qui nous permet d'y avoir accès pendant le bref moment que dure notre amour.
Quand on ouvre les yeux, on ne la voit pas celle-là, et on n'a plus accès à notre «moi véritable».
On ne la voit et on ne se voit que les yeux grands fermés.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire