dimanche 23 août 2009

Autre coupole à Québec, et vers intéressants

Je tombe par hasard sur cette photo prise par un touriste allemand à Québec.
Elle a été prise à partir d'un des canons (au premier plan) du Parc Montmorency et voulant, j'imagine, photographier le Château Frontenac elle a pris (par surprise?) la coupole du vieux Bureau de Poste de Québec.
Voici comment elle a été prise sur la carte, du coin droit en haut jusqu'au coin gauche en bas, où se trouve le
Château.

Au milieu, la coupole dont je vous ai parlé que voici:

Elle a certaines ressemblances avec des coupoles de Rome dans son classicisme un peu baroque.
C'est une coupole, elle m'intéresse donc (et je ne suis pas le seul à m'intéresser aux coupoles, un blogueur saguenéen -Dario Larouche (son blogue est ici)- m'a fait parvenir ce matin des photos d'un certain nombre de coupoles qu'il a rapportées (les photos, on s'entend bien) d'un récent périple dans le nord-est des États-Unis).
Mais cette coupole m'intéresse pour des raisons plus personnelles.
L'édifice qu'elle surplombe a en effet été construit sur l'emplacement de l'Auberge du chien d'or (gravure de 1736) dont, dans les derniers temps de la Nouvelle-France, un chevalier Le Gardeur de Repentigny avait, par accident, tué le propriétaire.
L'incident avait servi d'argument à un roman écrit au cours du 19e siècle par un Anglais, William Kirby ( le roman était intitulé «Le Chien d'or»*), auquel j'avais consacré un mémoire dans le cadre d'un cours d'histoire de la Nouvelle-France à l'Université Laval.
Qu'importe ce récit mais les vers qui étaient inscrits sur le fronton de l'Auberge, et qui le sont maintenant sur le fronton du vieux Bureau de poste (voir la photo ci-dessous), me semblaient pleins de promesses à propos de l'indépendance future du Québec (j'étais bien jeune à l'époque et c'était une époque pleine de bruits et de fureurs).
Ces vers étaient écrits en ancien français, c'est-à-dire selon un orthographe fantaisiste et plein d'inventions, à une époque où l'on ne faisait pas résider le génie de la langue dans l'orthographe (comme aujourd'hui dans certains milieux en France et aussi, parfois, au Québec, chez les fondamentalistes linguistiques).
Voyez:

Je suis un chien qui ronge lo
En le rongeant je prend mon repos
Un tems viendra qui nest pas venu
Que je morderay qui maura mordu

Et voici la photo du fronton avec le chien «qui ronge lo» (remarquez les «u» qui prennent la forme de «v» comme en latin où ils se prononçaient «ou»):


*
Kirby y fait étalage de l'idéologie qui règne toujours chez les Anglophones du Canada actuel (lisez les journaux de Toronto) à propos des Québécois, et des Francophones en général.
En effet, cet héritier d'un système de gouvernement non démocratique fondé sur les «bourgs pourris» ou les «circonscriptions réservées» et sur les gouvernements qui ne sont jamais élus par la majorité de la population (le parti majoritaire dans les parlements de type britannique reçoit, dans le meilleur des cas,
les suffrages d'à peine 45 ou 48% des électeurs mais il jouit de la majorité absolue au parlement) décrit dans son roman «les progrès de la moralité en commençant par les derniers jours de la corruption de la Nouvelle-France pour terminer par l'incorporation du Canada français en nation droite et loyale».
Je faisais (métaphoriquement car je suis poli) dans mon mémoire, à cet hypocrite, un doigt d'honneur également «droit et loyal».

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