samedi 19 décembre 2009

Ah! frappe-toi le cœur, c'est là qu'est le génie

Crédit photo: Sara Krulwich/The New York Times
Hoffman et sa Muse: Joseph Calleja et Kate Lindsey

J'ai découvert après-midi un grand opéra, Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach, et un grand ténor, Joseph Calleja (page en anglais au bout de ce lien: comme quoi Malte ne peut pas toujours donner naissance à des catastrophes, directement ou à la seconde génération).
C'est à l'Opéra du Metropolitan projeté en haute définition et en direct au cinéma.
Je vous conseille d'aller voir la reprise (le 23 janvier, je crois) si vous n'avez pas vu la représentation en direct dans un cinéma près de chez vous.
L'opéra est un chef-d'œuvre non seulement musical mais littéraire aussi car le livret de Jules Barbier, un dramaturge, (et Michel Carré) est d'une profonde écriture.
Et comme illustration du vers de Musset,

Ah! frappe-toi le cœur, c'est là qu'est le génie,

j'ai rarement vu aussi bien.
Le héros de l'opéra est en effet un écrivain et c'est d'une destinée d'écrivain qu'il s'agit.
La voix de
Calleja est d'une force et, en même temps, d'une onctuosité dignes des plus grandes voix de ténor du siècle passé.
Grande carrière en perspective et dans l'opéra français en plus qui acquiert ainsi de plus grande chances de s'imposer encore sur les grandes scènes.
Voici les derniers vers de l'œuvre:

Des cendres de ton cœur
Réchauffe ton génie
Dans la sérénité, souris à tes douleurs!
La Muse apaisera ta souffrance bénie.

On est grand par l'amour
Et plus grand par les pleurs.

Dignes de Musset, n'est-ce pas?
Et de ces vers que j'aime tant aussi et qui doivent être parmi les plus beaux de la langue française (je les ai déjà cités et je profite de toutes les circonstances pour le faire encore).
Ils justifient selon moi l'existence de cette langue à jamais, notre langue:

Les plus désespérés sont les chants les plus beaux
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.

Voyez ici (clic) des photos de la représentation.


P.S. Denise Pelletier en fait une critique complète ici, une critique aussi bonne que la représentation, je dirais, et digne de l'excellente journaliste qu'elle est malgré la retraite.
P.S. 2 Voici l'affiche des «
Contes d'Hoffmann» tel qu'elle apparaît à l'heure actuelle devant le Lincoln Center (photographie de Thomas Radoszewski dans Picasa, ):


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