Le grand pin qui domine le parc au bout de ma rue à Arvida.
J'ai un peu exalté les détails de la photo et j'ai pris celle-ci en prenant soin d'y inclure la lune voilée que vous voyez entre deux branches du grand pin à gauche.
Je vous le présente parce qu'il est magnifique malgré ses blessures, qu'il accompagne ma vie et celle de ma famille depuis trente-cinq ans maintenant et que, grâce à lui, j'ai parfois l'impression de vivre dans le «pays où fleurit l'oranger».
Et puis je voulais vous faire connaître un des poèmes de Théophile Gautier qui parle d'un de ses frères -qui réside en France celui-là.
Un poème dont se dégage une émotion, contrairement à un grand nombre des poèmes de Gautier, je pense:
On ne voit en passant par les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes
D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc;
Car, pour lui dérober ses larmes de résine,
L'homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu'aux dépens de ce qu'il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon!
Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.
Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor.
Il faut qu'il ait au cœur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d'or!
Je souligne les deux vers du deuxième quatrain avec lesquels je suis parfaitement d'accord et qui, aujourd'hui, sont plus vrais que jamais (ils pourraient à eux seuls faire l'objet d'un billet):
L'homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu'aux dépens de ce qu'il assassine...
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