Le «pistolet» verseur sur la tempe

Ce n'est pas que l'Oncle Sam qui est en train de se suicider avec le «pistolet» verseur de la pompe à essence comme cette caricature voudrait (peut-être) nous le faire croire.
C'est tout l'Occident, c'est toute notre civilisation qui, depuis le début du 20e siècle, s'est lovée autour du pétrole, lui a confié sa vie.
Évidemment, pendant longtemps, en fabriquant les véhicules gourmands que vous savez, avec les moteurs gourmands que vous savez, en construisant les routes et autoroutes infinies que vous savez, en confiant les transports de marchandises et de personnes aux véhicules à moteur à explosion que vous savez et en détruisant systématiquement les transports ferroviaires comme vous savez, les États-Unis ont été, avec la population de la richesse moyenne que vous savez, les principaux suicidaires.
Mais ils ont entraîné tous les pays dans leur sillage et maintenant que des pays encore plus populeux qu'eux empruntent les ornières qu'ils ont tracées, le suicide au moyen du «pistolet» verseur se généralise.
Ce n'est pas que l'Oncle Sam qui a le «pistolet» verseur sur la tempe, c'est notre civilisation.
Peut-être l'humanité tout entière.
Car les guerres que nous menons, les révolutions que nous ourdissons, la pollution que nous répandons -toutes choses faites pour nous approprier encore (quel que soit le sang répandu) les dernières gouttes de pétrole qui restent dans le sol- tuent de plus en plus d'humains, en tueront de plus en plus, à plus ou moins long terme.
C'est bien l'humanité qui est menacée.