Ce bizarre clocher m'a étonné dès la première fois que je suis passé sur la Grande Allée à Québec.
Avec ses quatre petites tourelles rondes et les quatre autres de forme indéfinie (hexagonale ? Demi-hexagonale ?) il me semblait (mais j'étais encore plus ignorant à l'époque qu'aujourd'hui) il me semblait reprendre certains éléments du Manège militaire que j'avais aperçu un peu plus tôt aux environs de l'Hôtel du Parlement.
(Photo du Manège militaire avant qu'il soit incendié en 2008 au bas de ce billet)
Pendant bien longtemps j'ai même ignoré le nom de cette église (et je n'ai rien manqué puisqu'elle s'appelle « Saint-Cœur-de-Marie » et que je déteste ces noms qui canonisent des parties de corps - où s'arrêtera-t-on ? Un doigt peut-il être saint ? Et un pénis ? Et un des seins qui a nourri l'enfant divin, l'appellera-t-on « saint Sein » ? Verra-t-on l'église des « Saints-Seins de la Vierge Marie » ?).
J'ai appris ce nom lors d'un de mes derniers séjours à Québec.
Par la même occasion j'ai appris que le style de cette église était une variante du « romano-byzantin » qu'on voit aussi à l'œuvre par exemple dans l'église du « Sacré-Cœur de Montmartre » à Paris (autre canonisation d'une partie de corps) et qui était à la mode comme style d'église à la fin du 19e et au début du 20e siècles (Saint-Cœur-de-Marie a été construite peu après la fin de la Première Guerre).
Le pontificat de Pie IX, celui qui, de son propre chef, a proclamé le dogme de l'« infaillibilité pontificale », inclinait les catholiques vers un retour au rétrograde césaropapisme byzantin.
D'où la coupole en forme de bulbe sur le clocher.
On le voit peut-être mieux dans cette photo:
Quoi qu'il en soit, faute de fidèles, comme la plupart des églises au Québec, cette église ne sert plus au culte.
Déjà son presbytère a été divisé en condominiums et l'église devrait aussi l'être bientôt ou démolie.
Voici une photo d'hiver de l'ensemble où vous pourrez, si vous le désirez, choisir l'emplacement extérieur du condo que vous allez éventuellement y acquérir (et voir encore mieux le bulbe de la coupole du clocher) :
Voici le Manège militaire que j'avais erronément rapproché de « Saint-Cœur-de-Marie » :Le Manège est plus beau, selon moi. C'est du gothique français (pléonasme) qui était à la mode à l'époque (victorienne) en Angleterre (on y ignorait en effet que c'était un style français -opus francigenum) et que l'on a utilisé à Québec où l'on tentait à tout prix, à cette époque encore, de concilier le lys (français) et la rose (anglaise).
D'où les vers (dont l'auteur est manifestement un collabo souffrant lui aussi du « syndrome de Stockholm* ») où l'on fait dire au Québec:
J'ai déjà diagnostiqué ce syndrome chez bon nombre de Québécois, partisans de la domination anglophone.
Avec ses quatre petites tourelles rondes et les quatre autres de forme indéfinie (hexagonale ? Demi-hexagonale ?) il me semblait (mais j'étais encore plus ignorant à l'époque qu'aujourd'hui) il me semblait reprendre certains éléments du Manège militaire que j'avais aperçu un peu plus tôt aux environs de l'Hôtel du Parlement.
(Photo du Manège militaire avant qu'il soit incendié en 2008 au bas de ce billet)
Pendant bien longtemps j'ai même ignoré le nom de cette église (et je n'ai rien manqué puisqu'elle s'appelle « Saint-Cœur-de-Marie » et que je déteste ces noms qui canonisent des parties de corps - où s'arrêtera-t-on ? Un doigt peut-il être saint ? Et un pénis ? Et un des seins qui a nourri l'enfant divin, l'appellera-t-on « saint Sein » ? Verra-t-on l'église des « Saints-Seins de la Vierge Marie » ?).
J'ai appris ce nom lors d'un de mes derniers séjours à Québec.
Par la même occasion j'ai appris que le style de cette église était une variante du « romano-byzantin » qu'on voit aussi à l'œuvre par exemple dans l'église du « Sacré-Cœur de Montmartre » à Paris (autre canonisation d'une partie de corps) et qui était à la mode comme style d'église à la fin du 19e et au début du 20e siècles (Saint-Cœur-de-Marie a été construite peu après la fin de la Première Guerre).
Le pontificat de Pie IX, celui qui, de son propre chef, a proclamé le dogme de l'« infaillibilité pontificale », inclinait les catholiques vers un retour au rétrograde césaropapisme byzantin.
D'où la coupole en forme de bulbe sur le clocher.
On le voit peut-être mieux dans cette photo:
Quoi qu'il en soit, faute de fidèles, comme la plupart des églises au Québec, cette église ne sert plus au culte.
Déjà son presbytère a été divisé en condominiums et l'église devrait aussi l'être bientôt ou démolie.
Voici une photo d'hiver de l'ensemble où vous pourrez, si vous le désirez, choisir l'emplacement extérieur du condo que vous allez éventuellement y acquérir (et voir encore mieux le bulbe de la coupole du clocher) :
Voici le Manège militaire que j'avais erronément rapproché de « Saint-Cœur-de-Marie » :Le Manège est plus beau, selon moi. C'est du gothique français (pléonasme) qui était à la mode à l'époque (victorienne) en Angleterre (on y ignorait en effet que c'était un style français -opus francigenum) et que l'on a utilisé à Québec où l'on tentait à tout prix, à cette époque encore, de concilier le lys (français) et la rose (anglaise).
D'où les vers (dont l'auteur est manifestement un collabo souffrant lui aussi du « syndrome de Stockholm* ») où l'on fait dire au Québec:
Je me souviens
Que né sous le lysJe croîs sous la rose.
* «Le syndrome de Stockholm désigne la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à développer une empathie, voire une sympathie, ou une contagion émotionnelle avec ces derniers» (voir l'article de Wikipédia ici).Que né sous le lysJe croîs sous la rose.
J'ai déjà diagnostiqué ce syndrome chez bon nombre de Québécois, partisans de la domination anglophone.
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