Parlant d'anges (puisque j'en mentionnais à la fin du billet précédent), il y en a, avec de jolies ailes multicolores, dans ce « Couronnement de la Vierge » tiré du « Bréviaire d'Isabelle la Catholique » de Gérard Horenbout, et Gérard David.
Ils ne sont pas le sujet principal.
Ce « Couronnement de la Vierge » illustre la manière dont les rois et les reines se servaient de la mythologie chrétienne pour légitimer et consolider leur pouvoir.
J'ai déjà parlé (ici) de van Eyck qui représentait Dieu le Père avec une tiare papale.
Même procédé ici, où Dieu le Père est représenté avec une couronne impériale car fermée, mais c'était une couronne royale aussi car c'était la couronne que se donnaient les rois dès la fin du Moyen Âge pour marquer le fait que leur pouvoir ne dépendait d'aucun autre (surtout pas de celui de l'empereur du Saint-Empire romain germanique) et que, malgré leur titre de « roi », ils exerçaient un pouvoir suprême, impérial.
Voyez la différence entre une couronne impériale (à gauche) et une couronne royale (à droite):
(D'ailleurs, comparez la couronne de la Vierge et celle de Dieu le Père dans le « Couronnement » : une couronne royale et une couronne impériale).
Mais revenons à ce « Couronnement » : dans celui-ci le pouvoir des rois est légitimé grâce à la couronne parce qu'il est présenté comme une émanation du pouvoir de Dieu le Père.
Mais il me semble qu'il y a un relent de l'hérésie arianiste dans cette image: Dieu le Père et Dieu le fils sont assis sur le même trône, ont chacun un sceptre, couronnent tous deux la Vierge, mais seul Dieu le Père a une couronne.
Contrairement à la doctrine officielle ils ne sont pas égaux (et je ne parle pas de la colombe « Esprit-Saint » qui vole au-dessus d'eux). Comme semble le faire cette image,
[l]'arianisme défend la position selon laquelle la divinité du Très-Haut est supérieure à celle de son fils fait homme.
Mais le dogme de la Trinité est si inconcevable (si inutile, ajouterai-je), comment représenter celle-ci ? Peut-il y avoir trois chefs suprêmes simultanément ?
Comme dans l'empire romain de Dioclétien -dont la tétrarchie a, selon moi, généré l'idée de la Trinité chez les Chrétiens- il y en a toujours un qui est plus suprême que les autres.
Quant à l'objectif de l'image -légitimer le pouvoir des rois en le rendant équivalent au pouvoir de Dieu le Père-, peut-être pourrait-on parodier la réponse de Jacques Ier d'Angleterre (Jacques VI d'Écosse) aux Puritains qui lui suggéraient d'abolir les évêques en Angleterre comme l'avait fait l'église protestante de son royaume d'origine, l'Écosse. Le roi avait répondu pour manifester son refus: « No bishop, no king ! » (« Pas d'évêque, pas de roi ! »).
Notre parodie: « No God, no king ! » (« Pas de Dieu, pas de roi ! »).
Il suffirait de se débarrasser de Dieu pour se débarrasser des rois (et de leurs successeurs, les dictateurs ou, dans les pseudo-démocratie de type britannique, les premiers ministres).
Ils ne sont pas le sujet principal.
Ce « Couronnement de la Vierge » illustre la manière dont les rois et les reines se servaient de la mythologie chrétienne pour légitimer et consolider leur pouvoir.
J'ai déjà parlé (ici) de van Eyck qui représentait Dieu le Père avec une tiare papale.
Même procédé ici, où Dieu le Père est représenté avec une couronne impériale car fermée, mais c'était une couronne royale aussi car c'était la couronne que se donnaient les rois dès la fin du Moyen Âge pour marquer le fait que leur pouvoir ne dépendait d'aucun autre (surtout pas de celui de l'empereur du Saint-Empire romain germanique) et que, malgré leur titre de « roi », ils exerçaient un pouvoir suprême, impérial.
Voyez la différence entre une couronne impériale (à gauche) et une couronne royale (à droite):
(D'ailleurs, comparez la couronne de la Vierge et celle de Dieu le Père dans le « Couronnement » : une couronne royale et une couronne impériale).
Mais revenons à ce « Couronnement » : dans celui-ci le pouvoir des rois est légitimé grâce à la couronne parce qu'il est présenté comme une émanation du pouvoir de Dieu le Père.
Mais il me semble qu'il y a un relent de l'hérésie arianiste dans cette image: Dieu le Père et Dieu le fils sont assis sur le même trône, ont chacun un sceptre, couronnent tous deux la Vierge, mais seul Dieu le Père a une couronne.
Contrairement à la doctrine officielle ils ne sont pas égaux (et je ne parle pas de la colombe « Esprit-Saint » qui vole au-dessus d'eux). Comme semble le faire cette image,
[l]'arianisme défend la position selon laquelle la divinité du Très-Haut est supérieure à celle de son fils fait homme.
Mais le dogme de la Trinité est si inconcevable (si inutile, ajouterai-je), comment représenter celle-ci ? Peut-il y avoir trois chefs suprêmes simultanément ?
Comme dans l'empire romain de Dioclétien -dont la tétrarchie a, selon moi, généré l'idée de la Trinité chez les Chrétiens- il y en a toujours un qui est plus suprême que les autres.
Quant à l'objectif de l'image -légitimer le pouvoir des rois en le rendant équivalent au pouvoir de Dieu le Père-, peut-être pourrait-on parodier la réponse de Jacques Ier d'Angleterre (Jacques VI d'Écosse) aux Puritains qui lui suggéraient d'abolir les évêques en Angleterre comme l'avait fait l'église protestante de son royaume d'origine, l'Écosse. Le roi avait répondu pour manifester son refus: « No bishop, no king ! » (« Pas d'évêque, pas de roi ! »).
Notre parodie: « No God, no king ! » (« Pas de Dieu, pas de roi ! »).
Il suffirait de se débarrasser de Dieu pour se débarrasser des rois (et de leurs successeurs, les dictateurs ou, dans les pseudo-démocratie de type britannique, les premiers ministres).
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