vendredi 22 mai 2009

Scène de la vie de province II: le respect de la minorité

Le maire de ma ville (Saguenay), le petit maire notaire qui aime la prière, définissait la démocratie comme le gouvernement de la majorité. 
Point.
À l'occasion du projet d'une salle de spectacle, où le choix se faisait entre la rénovation d'une vieille salle à l'intérieur du CEGEP de Chicoutimi (choix réactionnaire du moins cher) et la construction d'une nouvelle salle (adaptée aux nécessités de l'acoustique moderne et choix le plus ouvert sur l'avenir ... et le plus cher), et où le choix du maire était pour le moins cher (c'est un devoir de maire croit-il peut-être), une minorité active de citoyens engagés dans la vie culturelle a réussi à s'opposer (pour le moment) au choix du maire grâce à 2200 signatures environ (alors qu'il en fallait 1900 environ).
Peut-on espérer une salle qui soit aussi d'une architecture audacieuse qui mettrait Saguenay sur la carte du Québec aujourd'hui et peut-être, demain, sur la carte du monde ... et attirerait le tourisme (obsession de tout maire) ?
Le maire changera-t-il sa définition incongrue (pour un notaire) de la démocratie ?
La démocratie n'est-elle pas le gouvernement de la majorité qui respecte les minorités plutôt que le gouvernement de la majorité seulement ?
Et si la démocratie était le gouvernement des minorités informées et actives plutôt que celui de la majorité spongieuse et prête à suivre le premier populiste venu (quand ce n'est pas le premier fasciste venu) ?

Voilà les questions qu'un mouvement démocratique dans une lointaine province pose au monde*.

* Mon ton est-il assez Comité de Salut public ? Il faut dire que, parfois,  très souvent plutôt hélas !, j'ai moi aussi des pulsions de guillotine, sinon pire.

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