Oui j'aime bien la clarinette de jazz et particulièrement celle de Sidney Bechet (dont j'ai déjà parlé du morceau «Petite Fleur», le thème de l'émission «Le Cabaret du soir qui penche» que j'écoutais au début des années soixante durant mon adolescence).
Voici «Pleure pas Nelly» que je dédie à la guide de notre voyage de groupe en Grèce, qui s'appelait Héléna mais qui se faisait appeler Nelly, pour se distinguer un peu des centaines de milliers d'Héléna grecques.
Elle était professeur d'université et nous avons bien discuté elle et moi (avec bonheur) de la prononciation véritable du grec ancien. Elle m'accusait de le prononcer comme Érasme, (voyez celui-ci à droite dans la toile d'Holbein) c'est-à-dire en «diphtonguant» (prononçant comme deux voyelles) les doubles voyelles alors que, selon elle (et elle avait raison je crois), les doubles voyelles se prononçaient comme une seule: «kai», par exemple -qui signifie «et» en français et que je prononçais «caille», selon les directives de mes professeurs de grec qui suivaient eux-mêmes Érasme-, se prononçait en réalité «kè», comme en grec moderne. Comme vous le voyez, les professeurs d'université ont parfois des discussions passionnantes. Dans cette perspective Poséidon se prononce Posidon, etc.
Mais voici un extrait de «Pleure pas Nelly» ( adresse YouTube pour la pièce au complet: Pleure pas Nelly):
Remarquez le beau tourne-disque (on disait «pick-up» dans le Québec des années cinquante) 78-tours. Et dites-moi que c'est bien à la clarinette que Sidney Bechet joue, car il avait beaucoup d'habileté à jouer aussi du saxophone soprano et, à la fin de sa vie en France, il jouait presque exclusivement de cet instrument.
Ce n'est peut-être pas «Pleure pas Nelly» que la pièce musicale devrait s'intituler mais «Pleure pas Jacques», à cause du deuil que celui-ci a dû faire de sa prononciation adolescentine du grec. Un autre deuil, précédé de bien d'autres et que bien d'autres suivront, à cause de l'âge et du passage du temps.
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