lundi 11 février 2008

Étymologie


Le mot «évêque» vient des mots grecs «épi» et «skopein». On retrouve «épi» dans «épiderme» par exemple qui signifie le «dessus» de la peau, la couche du dessus de la peau. On retrouve «skope» dans «microscope» (voir le petit (c'est micro)) ou dans «téléscope» (voir au loin (c'est télé)). Donc, «évêque», dont l'origine complète (épiskopos) a donné aussi épiscopal, épiscopat, etc., signifie «celui qui voit par-dessus», le sur-veillant: celui qui surveille.
À l'origine un épiskopos, un évêque était un fonctionnaire de l'empereur romain, à partir de l'empereur Dioclétien, qui surveillait le vicaire -l'autorité suprême d'un «diocèse», une division administrative de l'empire. C'était quelqu'un qui surveillait le vicaire au
nom de l'empereur.
Les Chrétiens ont «coulé» leur organisation religieuse dans le moule de l'empire romain. Pas seulement administrativement mais aussi philosophiquement. Nous reviendrons dans d'autres notes sur la philosophie. Restons-en pour le moment à l'administration.
L'évêque est le remplaçant du vicaire de l'empereur à la tête d'un diocèse, division administrative de l'Église catholique, cette forme nouvelle de l'empire romain: l'évêque a pris la place du vicaire. Et il travaille pour le successeur (illégitime) de l'empereur, le pape. L'évêque surveille les fidèles pour le pape.
Il fait pour le pape le même travail qu'un «espion». Car le mot «espion» a la même origine étymologique que le mot «évêque»: «épiskopos». Un évêque c'est l'espion du pape, le successeur (illégitime) de
Dioclétien.

2 commentaires:

Sécurité a dit…

Vous pourriez expliquer l'étymologie du mot "episcopal", qui a donné "évêque" en latin.
En effet, sous Dioclétien, la personne qui surveillait le prêtre était assise sur un siège. Siège qui, placé dans l'abside ((espace situé à l'extrémité du choeur), permettait de voir et d'entendre le prêtre qui officiait, face à son autel, en tournant le dos aux fidèles. La personne "épiscopale" "espionnait" donc, c'est-à-dire qu'elle regardait au-dessus (épi) de l'autel.
Long parcours sémiologique, pour une fonction qui allait devenir noble, celle d'Évêque!

Jack a dit…

Ce que vous expliquez ne datait sûrement pas de l'ère de Dioclétien puisque sous cet empereur les cérémonies religieuses n'avaient pas lieu dans des basiliques ou des églises (avec abside) mais dans des maisons privées ou dans les catacombes pour raison de persécutions.
Pas d'«épiskopoi» donc, à cette époque, mais, peut-être, des «apostoloi».
Ces cérémonies n'ont pu avoir lieu de la manière dont vous l'expliquez qu'après Constantin au moment où l'Église chrétienne a calqué son organisation (et son idéologie) sur celle de l'empire romain qui s'appuiera bientôt sur elle pour se perpétuer sous une autre forme, lui et ses hiérarchies et ses «canons» qui n'ont rien à voir avec le présumé fondateur de cette église.

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