vendredi 15 février 2008

Littérature et parole divine


Je trouve admirable l'opération par laquelle le peuple juif a rassemblé les différents textes écrits pendant un millénaire et qui formaient sa littérature en un seul livre (appelé, depuis le grec, «la Bible») et s'est fait croire à lui-même comme peuple et, aujourd'hui, à la majorité des humains sur la Terre que ce livre était la parole de Dieu.
En effet, ce qu'on appelle «la Bible», et qui a été écrit tour à tour en hébreu (langue originelle des Juifs) et en araméen (langue de leurs conquérants babyloniens), comprend des épopées, des romans, des chroniques, des recueils de poésies, des satires, etc. comme toutes les littératures. Et ces différents textes ont leurs beautés particulières, comme les textes des autres littératures, mais des beautés qui leur appartiennent en propre, comme les textes des autres littérature ont les leurs, qui leur appartiennent également en propre.
Mais, comme les textes des autres littératures, les textes de la littérature juive n'ont rien de divin. Ou disons plutôt (puisque je suis un littéraire et que c'est ce que je crois)
que tous les textes littéraires de n'importe quel peuple sont aussi divins que les textes littéraires écrits par les Juifs.
Ce que les Juifs ont réussi, et les Chrétiens qui sont leurs héritiers hérétiques (en annexant les Évangiles, les Actes des Apôtres et l'Apocalypse à la Bible hébraïque), et les Musulmans -qui sont d'autres héritiers hérétiques des Juifs- en présentant le Coran comme le dernier état de la parole de Dieu, c'est de faire croire que leur littérature était davantage que ce qu'elle était et davantage que ce qu'étaient les littératures des autres peuples de la Terre. Il est temps, je crois, de mettre fin à cette croyance présomptueuse.
Dieu s'il existe ne parle pas car il n'a pas de bouche. Ou alors, s'il existe, il emprunte pour «parler» la main de tous les écrivains, et tous les textes littéraires sont la «parole» de Dieu, quelle que soit leur origine, quel que soit leur sujet -même trivial-, quelle que soit leur langue.






Et en particulier
«À la recherche du temps perdu» (une page manuscrite ci-dessus) de Marcel Proust (à droite), qui est ma bible à moi, qui me permet de juger toutes les choses et me dicte à chaque instant la conduite de ma vie.

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