Les Chevaux de Constantinople vus d'en bas ci-haut et de côté ci-bas (cliquer pour zoomer)
Face à des chevaux réels je ne ressens rien qu'une grande surprise devant leur odeur. Mais face à des chevaux sculptés, je sens revivre en moi l'affection que mon père portait aux chevaux avec lesquels, dans sa jeunesse, il travaillait dans la forêt comme bûcheron ou la passion pour eux de mon grand-père maternel (dont le prénom était Philippe -du grec « philo »,«j'aime» et « hippos », «le cheval» ou «les chevaux»- et qui, m'a-t-on dit, avait échangé deux fois la propriété familiale contre un cheval vainqueur).
Et cette affection ou cette passion, je l'éprouve surtout pour les Chevaux de Constantinople que l'on voit (mais ce sont des reproductions) sur la façade de la Basilique Saint-Marc à Venise comme dans les photos ci-dessus ou (les vrais) à l'intérieur de la Basilique comme dans la photo ci-dessous:
L'histoire des pérégrinations de ces chevaux parle beaucoup des relations entre l'Occident et l'Orient à l'intérieur de l'Empire romain ou au Moyen Âge entre Constantinople et Républiques et Royaumes occidentaux héritiers des Invasions barbares.
Pris à Corinthe par l'empereur Trajan pour être placés sur son arc de triomphe à Rome (cet arc a disparu, sans doute dépecé et ses restes dispersés par les Chrétiens dans les églises ou les palais des dignitaires de l'Église catholique), ils ont été arrachés (disons volés) à Rome (330 après Jésus-Christ) par le détestable Constantin pour être placés dans l'hippodrome de Constantinople, ville qu'il venait de fonder à l'emplacement de Byzance en lui donnant son nom pour remplacer Rome comme capitale de l'Empire. Je comprends parfaitement le doge Dandolo (dont j'ai vu le tombeau dans Hagia Sophia) d'avoir détourné, 900 ans plus tard, la 4e Croisade (1204 après Jésus-Christ) vers Constantinople et de n'avoir rien eu de plus pressé que de rapatrier les Chevaux en Occident.
Cela vengeait l'Occident d'avoir été jadis laissé à lui-même par l'Empire romain d'Orient et livré aux Barbares germaniques dont les invasions -associées à la domination du christianisme- ont causé un recul de civilisation dont nous venons à peine -près de 2000 ans plus tard- de commencer à nous relever.Voyez à droite l'expression de ces chevaux (ab uno disce omnes*) qui montre la maîtrise des artistes de l'Antiquité et illustre la vérité selon laquelle il n'y a pas de progrès en art.
* pour les non-latinistes, traduction: « par un seul connais-les tous ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire