dimanche 3 février 2008

L'art est une force d'amour


Il n'est point de serpent ni de monstre odieux
Qui, par l'art imité, ne puisse plaire aux yeux.


Quand Nicolas Boileau (image ci-dessous) écrit ces vers au début du 3e chant de son Art poétique (autour de 1674), il croit sans doute répéter (et il est content car c'est ce qu'il veut, répéter, mais répéter d'une manière différente, comme tous les Classiques français) un lieu commun: l'art transforme en beauté même ce qui est laid.
Sans s'en rendre compte il dit autre chose. Il dit davantage, du moins on peut lire davantage dans ce qu'il écrit. Il dit que l'art (c'est-à-dire aussi la littérature) est une force d'amour. L'art fait aimer même ce qui n'est pas aimable, même les monstres, les meurtriers, les assassins, les tortionnaires, les violeurs en montrant qu'avant d'être ces monstres ils sont des humains. Et l'art fait aimer la vie et les circonstances de la vie et la banalité de la vie. L'art, -la littérature (puisque c'est l'art de ma vie) et les autres arts- est effectivement une force d'amour.

(cliquer sur l'image pour zoomer)

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