mardi 31 août 2010

Température du 31 août à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi











Jour de la noix
14e jour du mois de fructidor
dans le calendrier républicain français.

Noix

Professionnels de l'ignorance

Il y a bien des créatures étranges créées par le «Baroque» au Château de Versailles.
Comme celle que l'on voit ci-dessus.
L'art moderne en invente aussi de ces créatures bizarres.
Je me demande si ceux qui condamnent les expositions d'art contemporain, voire étranger, qu'on organise actuellement au château louisquatorzien connaissent vraiment celui-ci.
(Voir ce billet).
S'ils le connaissaient, peut-être exerceraient-ils leur vindicte sur le château lui-même.
Mais ce sont des protestataires professionnels: ils ignorent en faveur de quoi ils protestent; ils ignorent contre quoi ils protestent.
Ce sont surtout des ignorants.

Ironie

J'ai numérisé cette publicité parue hier dans le journal «La Presse».
Elle me semble pleine d'ironie.
Je ne sais pas si vous le savez mais je vais vous l'apprendre de toute façon: à l'origine l'université que l'on appelle aujourd'hui «l'Université de Montréal» était une succursale de l'Université Laval de Québec.
Cette université, après avoir fonctionné comme «Grand Séminaire» (l'équivalent d'une faculté de théologie) depuis le 17e siècle (1669), est devenue université de plein droit par charte royale (de la reine Victoria) en 1852.
L'
Université Laval, à l'instigation du tout-puissant Saint-Siège, avait fondé une succursale à Montréal en 1878 qui ne deviendra indépendante qu'en 1920 (en obtenant sa propre charte royale).
Et voilà que celle que l'on pourrait appeler la «vieille mère» vient faire concurrence à sa «fille» sur l'île de Montréal même.

Non seulement à sa «fille» mais à toutes les universités québécoises qui se sont précipitées sur Montréal depuis les dernières années: l'Université de Sherbrooke, différentes constituantes de l'Université du Québec qui viennent, en outre, faire concurrence à l'Université du Québec à Montréal, leur «sœur».
Et je ne parle que des universités francophones car il y a en plus, sur
l'Île, l'Université McGill (anglophone) et l'Université Concordia (bilingue anglais-français) qui participent à la curée (si je puis dire).
Cette publicité est très significative, en plus de constituer un clin d'œil ironique à l'histoire.

* On ne s'en vante plus maintenant mais pour pouvoir exister vraiment l'
Université Laval a dû aussi obtenir une charte pontificale (par la bulle «Inter Varias Sollicitudines» signée par le pape Pie IX, le 15 mai 1876). La charte pontificale de l'Université de Montréal date, quant à elle, du 30 octobre 1927 et lui a été octroyée par la bulle «Christiani Orbis».
Le Québec a très longtemps vécu sous une double monarchie, mais la monarchie la plus puissante a été la monarchie pontificale.

lundi 30 août 2010

Température du 30 août à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi











Jour de l'épine vinette
13e jour du mois de fructidor

Tous les matins du monde sont sans retour

Le titre de ce film d'Alain Corneau, décédé en août 2010, provient de la phrase qui sert de titre à ce billet: «Tous les matins du monde sont sans retour», dite par Marin Marais à son maître de naguère, Jean de Sainte-Colombe.
On pourrait ajouter: «Tous les jours, tous les soirs, toutes les nuits sont aussi sans retour», même si dans la phrase de Marais il n'est pas question que du temps.
Au fur et à mesure que le temps de notre vie passe on s'aperçoit que, malgré notre désir de vivre longtemps, voire éternellement, notre vie longue ou éternelle deviendrait un jour bien solitaire à voir le rythme avec lequel disparaissent non seulement nos amis, nos parents, mais tous ceux de nos contemporains auxquels nous sommes attachés.
J'étais attaché non à Alain Corneau, que je ne connaissais pas, mais à l'auteur de «Tous les matins du monde».
Aussi ne vais-je vous présenter en guise d'oraison funèbre que trois pièces musicales qui sont interprétées dans le film: deux pièces pour viole de gambe interprétées par Marin Marais jeune devant M. de Sainte-Colombe (Marin Marais jeune est interprété lui-même par Guillaume Depardieu, également décédé); et une pièce de Lully, composée pour la première mondiale (comme on dit aujourd'hui) à Versailles du «Bourgeois gentilhomme» de Molière.
Je vous ai déjà présenté cette dernière pièce mais elle me semble si bien symboliser musicalement cette danse sur un volcan qu'est notre vie que je la présente à nouveau pour pouvoir encore l'écouter.
Et pour pouvoir aussi vous montrer un salon de Versailles que nous présente le film d'Alain Corneau et profiter de ce prétexte pour vous faire lire un poème d'Henri de Régnier qui parle du temps passé et du peu qui reste de son passage.
Mais d'abord, la dernière strophe du poème qu'André Chénier a consacré aussi à Versailles (le poème entier est ici) quelque temps avant d'être guillotiné où, semblant parler de ces innocents que la Terreur tue chaque jour en ce temps-là, il parle de nous tous qui sommes, comme eux, soumis à un Tribunal perfide, dont les tribunaux révolutionnaires ne sont que de pâles imitations (le poète s'adresse au château et à ses jardins, déserts) :


Mais souvent tes vallons tranquilles,
Tes sommets verts, tes frais asiles,
Tout à coup à mes yeux s'enveloppent de deuil.
J'y vois errer l'ombre livide
D'un peuple d'innocents qu'un tribunal perfide
Précipite dans le cercueil.


Voici le poème d'Henri de Régnier:
La Cité des Eaux

L'onde ne chante plus en tes mille fontaines,

O Versailles, Cité des Eaux, Jardin des Rois!

Ta couronne ne porte plus, ô souveraine,

Les clairs lys de cristal qui l'ornaient autrefois!



La nymphe qui parlait par ta bouche s'est tue

Et le temps a terni sous le souffle des jours

Les fluides miroirs où tu t'es jadis vue

Royale et souriante en tes jeunes atours.



Tes bassins endormis à l'ombre des grands arbres

Verdissent en silence au milieu de l'oubli,

Et leur tain qui s'encadre aux bordures de marbre

Ne reconnaîtrait plus ta face d'aujourd'hui.



Qu'importe! ce n'est pas ta splendeur et ta gloire

Que visitent mes pas et que veulent mes yeux;

Et je ne monte pas les marches de l'histoire

Au-devant du Héros qui survit en tes Dieux.



Il suffit que tes eaux égales et sans fête

Reposent dans leur ordre et leur tranquillité,

Sans que demeure rien en leur noble défaite

De ce qui fut jadis un spectacle enchanté.



Que m'importent le jet, la gerbe et la cascade

Et que Neptune à sec ait brisé son trident,

Ni qu'en son bronze aride un farouche Encelade

Se soulève, une feuille morte entre les dents,


       Pourvu que faible, basse, et dans l'ombre incertaine,

       Du fond d'un vert bosquet qu'elle a pris pour tombeau
       J'entende longuement ta dernière fontaine,

       Ô Versailles, pleurer sur toi, Cité des Eaux!


Et voici la musique:
Une improvisation sur «Les Folies d'Espagne» de Marin Marais (c'est Jordi Savall le véritable et invisible interprète, ainsi que de la pièce suivante) :



La pièce «L'Arabesque»:


Enfin, la «Marche pour la cérémonie des Turcs» de Jean-Baptiste Lully:


Réverbère de Barcelone

Ce qui mérite évidemment mention aujourd'hui dans ce blogue, c'est la mort de l'auteur de «Tous les matins du monde», Alain Corneau.
J'y viens mais les recherches sont longues pour ce film qui m'a fait découvrir la musique de Sainte-Colombe et de Marais, les recherches sont longues pour y mettre la poésie et la musique qui convient et pour faire en sorte que les discours s'effacent, comme dans le film.
En attendant je vous propose un réverbère de Barcelone qui se trouve juste en face du Palau de la Música Catalana.
Il fera pendant -lui, devant ce palais «Art nouveau» foisonnant- à l'austérité de la musique janséniste de Sainte-Colombe.
Et puisqu'il est question de musique, voici une variation (mazurka) sur un thème de Chopin de Federico Mompou:






dimanche 29 août 2010

Température du 29 août à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi











Jour du fenouil
12e jour du mois de fructidor

Limites de l'amour

Pour reconnaître ainsi (et non fixer) les limites de l'amour, Zoé cite ici Miguel Ruiz qui est un penseur d'ascendance toltèque.
Si vous ne pouvez pas lire le contenu du phylactère, le voici: «Quel que soit l'amour que nous ayons pour quelqu'un, il est impossible d'être pour lui ce qu'il souhaiterait que nous soyons».

Dévichysation

Ce sont deux des œuvres de Takashi Murakami qui sont exposées à partir de la semaine prochaine au Château de Versailles, la première dans le Salon d'Hercule, la deuxième dans la Galerie des Glaces.
Certains esprits chagrins s'opposent à cette exposition (voyez ici):

«Murakami et Cie n'ont rien à faire au château de Versailles !» Pétitions, manifestation, menace d'action judiciaire : deux ans après la polémique autour de Jeff Koons au château de Versailles, le scénario semble se répéter peu avant l'ouverture mi-septembre de l'exposition du plasticien pop japonais Takashi Murakami. L'idée que cet artiste-star de l'art contemporain, inspiré par les mangas, puisse installer ses œuvres dans les appartements royaux du Château, situé près de Paris, apparaît sacrilège à certains.

De loin, cela paraît aussi stupide que les opérations anti-Roms de maintenant ou que la rafle du Vel' d'Hiv d'hier.
Le
Château de Versailles perdra-t-il quelque chose dans l'exposition?
Y a-t-il un dieu raciste à l'intérieur de ce château que les étrangers (ou les métèques, pour utiliser le vocabulaire usuel de ces gens-là) ne doivent pas déranger?
Je crois que ces mouvements sont purement racistes et que ces opposants devraient faire l'objet d'une opération très ferme de «dévichysation» (comme il y a eu une opération de dénazification en Allemagne).

P.S. Les photos sont tirées d'un diaporama que vous trouverez ici.

samedi 28 août 2010

Température du 28 août à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi











Jour de la pastèque
11e jour du mois de fructidor

Röslein auf der Heide/Rose sur la lande

C'est l'anniversaire de la naissance de Goethe, le 28 août.
Il est né en 1749, dix ans avant la Conquête de la Nouvelle-France (1759).
Vous voyez ci-dessus les variations qu'Andy Warhol a faites à partir du tableau de Johann Heinrich Wilhelm Tischbein, représentant Goethe dans la campagne romaine en 1787 (vous pouvez voir ce tableau ici).
Ces variations illustreraient la théorie des couleurs de Goethe.
On pourrait dire que Goethe a complété l'œuvre de création de la langue allemande entreprise par Martin Luther.
Hélas, Hitler est arrivé après lui, après eux, qui a corrompu leur œuvre, lui et ses sbires nazis.
Reste qu'on peut recourir à leur allemand pour retrouver une grande langue.
Voici un poème de Goethe que Schubert (inverse d'
Hitler lui aussi) a mis en musique: «Heidenröslein», «L'Églantine».
En l'honneur du grand poète, je vous présente ce poème interprété par Angelika Kirchschlager (page en anglais au bout de ce lien). Elle est accompagnée par l'Orchestre de chambre du Festival de Verbier sous la direction du violoniste et chef d'orchestre Joshua Bell.
Je vous présente ensuite le texte et une traduction française.


Heidenröslein

Sah ein Knab ein Röslein stehn,
Röslein auf der Heiden;
War so jung und morgenschön,
Lief er schnell, es nah zu sehn,
Sah's mit vielen Freuden,
Röslein, Röslein Röslein rot.
Röslein auf der Heide.

Knabe sprach: "ich breche dich,
Röslein auf der Heiden";
Röslein sprach "ich steche dich,
Dass du ewig denkst an mich,
Und ich wills nicht leiden"
Röslein, Röslein Röslein rot.
Röslein auf der Heide.

Und der wilde Knabe brach
s'Röslein auf der Heiden.
Röslein wehrte sich und stach,
Half ihm doch kein Weh und Ach,
Musst' es eben leiden.
Röslein, Röslein Röslein rot.
Röslein auf der Heide.

L'Églantine

Un garçon aperçut une rose,
Rose sur la lande,
Belle et jeune comme l'aube,
Courut vite la voir de près.
Il la vit et fut content.
Rose, rose, rose rouge,
Rose sur la lande.

Il lui dit: «Je vais te cueillir,
Rose sur la lande,
-Et moi te piquer, dit la rose,
Tant que tu penseras à moi
Je ne me laisserai pas faire.»
Rose, rose, rose rouge,
Rose sur la lande.

Le brutal enfant cueillit
Rose sur la lande,
Elle résista, piqua,
Elle eut beau crier, se plaindre,
Elle dut se rendre.
Rose, rose, rose rouge,
Rose sur la lande.
On dirait la parabole du viol de la langue allemande par les Nazis. La parole des poètes est très souvent prophétique.

Vénus et culture ?

J'ai numérisé cette image de la page 13 du cahier « E » de « Devoir » d'aujourd'hui.
Elle est très bien exécutée, belle.
Mais une question : pourquoi a-t-on choisi le profil de la tête et du cou de la statue de la (mal nommée*) « Vénus de Milo » pour illustrer un cahier parlant de culture ?
Voyez :


Parce que cette statue est au Louvre et qui dit « Louvre » dit « culture » ?
Mais Vénus n'avait rien (ou pas beaucoup) à voir avec la culture (c'était la déesse de l'amour et de la beauté physique).
Et le Louvre n'a pas grand-chose à voir avec la rentrée culturelle au Québec, voire à Montréal.
Moi j'aurais choisi le profil de l'une ou l'autre des Muses d'Alfred Laliberté qui se trouvent sur la Place d'Youville à Québec (c'est moins loin que le Louvre même pour un Montréalais) et dont je vous ai parlé ici.
Voyez-les :

Il y a sûrement plusieurs beaux profils là-dedans.
Voyez celui de la Muse de gauche (veuillez excuser la qualité de l'agrandissement, je vais aller le photographier de près lors de mon prochain séjour à Québec et vous en présenter une nouvelle version, ne quittez pas !) :

Et les Muses sont les déesses de la culture (et des arts).
Cela aurait mieux convenu à tous égards.
Je me demande qui instruit les illustrateurs.
Mais ce n'est sans doute pas le pire des errements qu'on peut trouver dans les journaux.


* Mal nommée parce que ce n'est pas une Vénus mais une Aphrodite : c'est la statue d'une déesse grecque trouvée près d'une île grecque, pas celle d'une déesse romaine. On l'a nommée et on la connaît comme « Vénus » parce celui qui l'a achetée à son découvreur ne savait pas la différence entre les déesses et les dieux grecs et les déesses et les dieux romains.
Comme on le voit l'ignorance (ou la paresse d'esprit) était déjà répandue au début du 19e siècle.


Corruptions

Cette mosaïque couvrait le sol d'une pièce des vestiges d'une villa romaine à Lullingstone (page en anglais au bout de ce lien) en Angleterre.
Elle représente l'enlèvement d'Europe par Zeus.
Il y aurait des choses à dire sur cet enlèvement qui pourrait s'appliquer à l'époque contemporaine mais ce sera pour une autre fois.
La villa appartenait, suppose-t-on aujourd'hui, à un gouverneur romain de la Bretagne (nom de l'Angleterre à l'époque puisqu'elle n'avait pas été envahie par les Anglo-saxons et vidée (extermination et fuite) de ses habitants bretons -ou britanniques si vous préférez).
Le nom de ce gouverneur était Publius Helvius Pertinax et celui-ci deviendra plus tard le bref empereur Pertinax.
Si vous observez la mosaïque vous y verrez des «svastikas» que les Nazis avaient choisies comme symbole, comme vous le savez.
Cette svastika à cause d'eux est devenue le symbole du racisme génocidaire et elle le restera sans doute pour toujours.
C'était auparavant un symbole religieux -un signe de chance ou de faveur divine- et on le retrouve dans les temples de toutes les religions autour de la Terre, même sur le dallage de la cathédrale d'Amiens.
Voyez:

Les Nazis ont corrompu ce symbole de manière définitive et chaque fois qu'on le voit il signifie «Nazi» qu'importe l'époque ou les circonstances où il a été tracé.
Je me demande si tout ce que les Nazis ont touché (langue allemande, lois, institutions des pays de langue allemande, esprit des Germanophones, etc.) n'a pas été en partie ou totalement aussi corrompu.
Et ce que les lénino-staliniens ont touché?
Et ce que les Chrétiens -les pères et ancêtres de ces deux idéologies (entre autres)- ont touché?

vendredi 27 août 2010

Température du 27 août à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi











Jour de l'échelle
10e jour du mois de fructidor

Le danger mortel des grenouilles pour les virus

Tous ceux qui parlent français, -même ceux qui ne mangent pas de cuisses de grenouille- ont un jour ou l'autre été traités de «frog», l'équivalent anglais de «grenouille» par les Anglo-saxons.
Jusqu'à présent on pensait que c'était à cause de cette consommation de cuisses de grenouille par quelques Francophones.
Mais cet article (ici), où l'on apprend que la peau des grenouilles est une source d'innombrables antibiotiques -propres à venir à bout de tous les virus qui résistent actuellement à tous les antibiotiques-, nous apprend (indirectement) la vérité.
Les Anglo-saxons sentaient bien qu'il y avait quelque chose de dangereux pour eux chez ceux qu'ils traitaient de «frogs».
C'était la véritable raison de ce nom.

Nostalgie

Crédit photo: Andrée Rainville

Une amie (et visiteuse) m'expédie ces photos d'un lampadaire de l'ancienne ville d'Outremont.
Elle souhaite contribuer à ma série «Lampadaires des grandes villes du monde».
Outremont fait maintenant partie de Montréal et remplit les conditions.
Dans la première photo on voit le lampadaire parmi l'environnement typique d'Outremont, ville grande-bourgeoise, qui était le pendant francophone de Westmount.
Cet environnement c'est celui de grands arbres qui y bordent rues et avenues.
Dans la seconde photo, sur la base du fût du lampadaire, les armoiries et le nom de la ville dissoute, vestiges d'un passé disparu.
Ce passé disparu c'est celui de la ville d'
Outremont mais c'est aussi le mien car j'ai jadis habité tout près d'Outremont dans le quartier Côte-des-Neiges, au temps de mes études à l'Université de Montréal.
C'était dans l'avenue Maplewood, nommée ainsi à cause d'érables semblables à ceux dont on voit les branches dans la première photo et parce que ce quartier était peuplé d'Anglophones de diverses origines.
C'était avant la «Charte de la langue française» et, à cette époque, des bombes du FLQ faisaient parfois exploser les boîtes aux lettres.

jeudi 26 août 2010

Tempéraure du 26 août à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi











Jour de la réglisse
9e jour du mois de fructidor

À bas la répression!

Voici le texte de présentation de ce numéro de «Books».
Comme je suis absolument d'accord avec les conclusions de ce numéro («Oui, il faut légaliser l'usage personnel des drogues, quelles qu'elles soient, comme on l'a fait pour la consommation de l'alcool»), je vous donne aussi la référence à l'article du NouvelObs.com qui reproduit l'étude du cas du Portugal où la décriminalisation de la consommation a abouti à des résultats éclatants (c'est ici)

La meilleure approche est de légaliser toutes les drogues, de les taxer, de les réglementer et de les contrôler. » Qui dit cela ? Norm Stamper, l'ancien chef de la police de Seattle, aux Etats-Unis, qu'on ne peut guère soupçonner de laxisme en la matière. Aussi étonnant que cela puisse paraître, une forme de consensus est en train de se dégager parmi les gens qui ont étudié un peu sérieusement la question. Des personnalités aussi différentes que Gary Becker, prix Nobel d'économie, les écrivains Vargas Llosa et Carlos Fuentes (pourtant rarement d'accord entre eux), le politologue Francis Fukuyama, le magazine The Economist ou encore Fernando Cardoso, ancien président du Brésil, se retrouvent pour réclamer d'une même voix la dépénalisation, voire la légalisation complète des drogues dures. Dans son n°15, Books se fait l'écho de ces points de vue qui vont complètement à l'encontre de l'opinion publique et sont pourtant de bon sens. Il n'est que de comparer l'exemple (largement ignoré) du Portugal, qui a dépénalisé toutes les drogues en 2001, avec des résultats très positifs, et le bilan désastreux de la guerre anti-drogue menée depuis des décennies par les Etats-Unis... Un constat s'impose : la prohibition actuelle reproduit l'erreur de celle de l'alcool dans les années 1920, avec des effets décuplés sur le crime local et international, la santé publique et la cohésion sociale.

La Charte de la langue française

C'est l'anniversaire de l'adoption de la «Charte de la langue française» au Québec, en 1977.
Le panneau de circulation ci-haut n'en est pas la principale conséquence mais, certes, la plus spectaculaire car un tel panneau n'existe nulle part au monde excepté au Québec (partout ailleurs ce panneau porte le mot anglais «
Stop»).
J'ai décidé de vous le présenter à cause du mot «
Arrêt»: la Charte a été le point d'arrêt du génocide linguistique francophone au Québec ou, du moins, le début de la réduction de la vitesse de ce génocide.
Et, vous le remarquez, le mot est en majuscules, «ARRÊT», et, malgré cela, il a un accent circonflexe sur le «E».
C'est cet accent circonflexe qui me semble la plus importante affirmation du français dans ce panneau.
Cet accent a un peu l'air du bicorne des armées révolutionnaires françaises de la fin du 18e siècle.
Voyez cet accent circonflexe si inspirant:



Sur le panneau qui dit «ARRÊT», l'accent circonflexe dit «EN AVANT».
Il y a celui-ci qui dit aussi quelque chose d'intéressant:

mercredi 25 août 2010

Température du 25 août à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi











Jour de l'apocyn
8e jour du mois de fructidor

Le triomphe de la cupidité

Le titre de ce livre, « Le Triomphe de la cupidité », me plaît beaucoup.
Il peut s'appliquer à la majorité des activités humaines, même les plus saintes (les religions, par exemple, prétendent vouloir apporter le salut -éternel ou temporel- aux humains mais ce qu'elles désirent en réalité c'est cupidement d'embrigader -de convertir, disent-elles- le plus de fidèles possibles afin d'en tirer le plus de pouvoir possible : cupidité !).
Dans ce livre, l'économiste Joseph E. Stiglitz expose le fonctionnement actuel du marché et, par conséquent, pourquoi l'économie ne saurait reposer sur le marché seul.
Il a recours pour illustrer ce fonctionnement à la parabole du concours de beauté (déjà utilisée dans le passé par Keynes, je crois) « où les juges, écrit-il, cherchent à juger non pas le plus beau visage mais celui que les autres [juges] vont juger comme tel ».
C'est ce que cherchent les investisseurs: non pas ce qu'ils jugent digne d'investissements mais ce que les autres vont juger digne d'investissements.
C'est le fonctionnement des moutons de Panurge, c'est le fonctionnement « moutonnier » (c'est le terme de Stiglitz) du marché.
Seule l'intervention de l'État peut éviter le suicide économique (la crise) et relancer le marché.


Joseph Stiglitz démontre qu’un bon État providence permet, comme en Suède, une plus grande innovation car la prise de risque est finalement encouragée par le filet de protection étatique. Il souligne également que l’État devra continuer à agir, pour l’assurance maladie (le privé tentera toujours de s’exonérer de certains malades *) ou pour s’assurer que le niveau des salaires reste juste (après tout, le marché peut s’équilibrer avec un salaire minimum trop bas), bref, pour que les marchés restent humains.  

* En ne prenant pas en charge le coût de certains médicaments n'est-ce pas ce que fait l'assurance-maladie d'État?

Lampadaire télescopique

Un ingénieux lampadaire (du ferronnier d'art Raymond Subes) à Paris, sur le pont du Carrousel.
Ingénieux car ce réverbère était jadis télescopique, comme son jumeau: le jour il mesurait (et mesure encore) 13 mètres, et la nuit, il mesurait 29 mètres car une tige sortant de son corps élevait sa tête lumineuse que vous voyez ci-dessus.
Il est de style «Art déco» comme vous le voyez, le pont qu'il éclaire ayant été construit à la fin des années trente.
En plus d'être (ou d'avoir été) ingénieux, il est beau.
Je vous le présente en contexte dans la première photo où vous le voyez en bas à droite. Au centre, au-dessus de la végétation, on aperçoit la coupole de l'Institut et, plus loin, les tours de Notre-Dame.

Vices

Une liste de «vices» (c'est ainsi que Slate.fr (ici) et Health.com (ici -page en anglais au bout de ce lien) appellent ces activités) qui semble faite pour prendre le contre-pied de l'idéologie régnante à l'heure actuelle et que je vous soumets afin d'en répandre la pratique (une fois la liste lue, regardez bien l'image ci-dessus, tous ces «vices» y sont représentés d'une manière ou d'une autre):

Vice 1: dormir
Vice 2: faire l'école buissonnière
Vice 3: s'adonner au sexe
Vice 4: déguster un morceau de chocolat (noir) par jour
Vice 5: fêter... sans excès
Vice 6: manger du (bon) gras
Vice 7: savourer le café du matin
Vice 8: recevoir un massage
Vice 9: prendre un (bref) bain de soleil
Vice 10: déguster (un peu) de vin