Dans ma note du 4 novembre (avant-hier déjà) je vous parlais de cet évêque du diocèse de Chicoutimi -Marius Paré- qui avait parlé du Collège de Jonquière où j'étudiais comme d'un collège «communiste» à cause d'un ciné-club où l'on présentait des films que le clergé -sinon l'Église catholique tout entière- désapprouvait.
La conséquence de cette insulte ne s'était pas limitée à la modification du lieu de projection des films et à la «laïcisation» du ciné-club.
(En passant, une précision: la mise sur pied d'un ciné-club permettait de ne pas être soumis au «Bureau de la Censure cinématographique» qui était tout-puissant au Québec à l'époque, et coupait systématiquement dans les films -quand il ne les interdisait pas- tout ce qui avait même une légère connotation sexuelle ou anti-catholique: un ciné-club pouvait présenter tous les films, et sans coupures).
Une autre conséquence du «mot» de l'évêque avait été une caricature non pas de l'évêque mais d'un évêque publié dans le journal étudiant du Collège de Jonquière qui s'appelait «Le Cran» (peut-être fondé par celui qui plus tard est devenu premier ministre du Québec, Lucien Bouchard)*.
L'auteur de ce dessin était Sauveur Laberge, un professeur de littérature (c'est ce professeur qui, en versification -la 4e année du cours classique traditionnel-, m'a le premier orienté vers la littérature),
Il avait tous les dons et les circonstances de sa mort (je ne veux pas en parler) ont, plus tard, peiné tous ceux qui le connaissaient.
Naturellement je n'ai pas l'original de sa caricature et je n'ai pas accès aux archives du journal «Le Cran» (existent-elles?).
J'ai donc essayé, avec les faibles dons dont je dispose et, surtout, avec les moyens informatiques que j'ai en main, de refaire ce dessin pour vous en donner une idée.
Il comporte deux éléments. Le voici (excusez mon irrespect à l'égard de quelqu'un que j'admire toujours):
Il n'y avait pas de légendes mais on peut en imaginer une en forme de question: évêque ou membre du ku klux klan?
Ou bien, pour recourir à une expression plus québécoise: évêque ou mi-carême?
Ou encore: celui qui guide ou celui qui fait peur?
La question reste posée encore aujourd'hui mais évidemment elle avait ulcéré l'évêque sans l'amener à se poser des questions sur ce qu'il désirait être car un évêque en ce temps (peut-être encore maintenant) ne se posait pas de questions: il éructait des ordres et des condamnations.
* J'en ai été directeur quelques années après ces évènements.
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