samedi 14 janvier 2012

Délicieuse perte tant désirée

Depuis l'année dernière, depuis que les États-Unis avaient perdu leur «Triple A» (prononcez «Triple "É"», comme en anglais) des agences de notation, les Français sans doute se morfondaient.
Quoi? La France l'a encore et les États-Unis ne l'ont plus?
Les Français étaient inquiets.
Les Français aiment imiter en tout ces maîtres du monde.
Depuis ce temps, leurs élites politiques, économiques, culturelles s'agitent à l'image de leur président.
Ils affirmaient vouloir que leur pays conserve son «Triple "É"» mais dans leur for intérieur il ne le désiraient pas vraiment.
Voilà, c'est fait, depuis hier la France a enfin perdu son «Triple "É"».
Les Français prennent un air attristé.
Mais au fond les Français sont contents: ils ont à nouveau rattrapé les Étasuniens.
Les Allemands, les Luxembourgeois, les Néerlandais, toutes ces têtes carrées, ces bons élèves, ces forts en thème, sont seuls sur le carreau.
(Parmi ces têtes carrées, n'y aurait-il pas les Suisses et les Canadiens aussi? Pouah! quel horrible voisinage!)
Les Français sont au même niveau que leurs modèles.
Dans son «Top 10 des bonnes raisons de s’en cogner comme de l’an 40 de perdre le AAA», ce matin, la première raison qu'évoque Topito (ici):


Plus personne ne l’a dans le monde, alors à quoi bon ?: même les Américains ne peuvent pas se foutre de notre gueule.


Plus personne? Mais on évoque seulement et immédiatement les Étasuniens (qu'étrangement Topito appelle «Américains», quel délice de désigner les Étasuniens en utilisant le même terme -frauduleux- qu'utilisent ceux-ci). 
Parmi ceux qui n'ont plus le «Triple "É"», seuls ceux-ci importent, seules les réactions de ceux-ci importent.
Ne manque maintenant à la France qu'un président qui sache parler anglais, et avec l'accent étasunien, de préférence celui du Far West. 
Ils pourraient alors eux aussi jouer aux cowboys et aux Indiens. 
Comme leurs modèles.

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