mercredi 11 janvier 2012

Bouton de rose flétri

Je crois que c'est l'image des États-Unis que se font en grand nombre les Européens et peut-être n'ont-ils pas tort si l'on interprète celle-ci comme signifiant une fuite en avant sans fin, le chacun pour soi, la solitude.
Ce sont là les linéaments véritables du « rêve américain » (« américain » dans le sens erroné que lui donnent les habitants des États-Unis et, à leur suite, les habitants de la Terre).
Un rêve fondé sur la croyance qu'on peut réussir sans les autres, que les autres sont des adversaires qu'on doit combattre sans merci et écraser, que la réussite est purement matérielle.
Un rêve dont toute la littérature et l'art étasuniens montrent la vanité.
Cette démonstration étant résumée dans le « Rosebud » du « Citizen Kane » d'Orson Welles (dont les cendres, significativement et selon ses volontés, sont inhumées en Espagne).
Sous les apparences de toutes les grandes oeuvres étasuniennes, il y a ce « Rosebud » sans fin répété.
Jamais entendu par tous ceux qui naissent ou atterrissent pleins d'espoirs vains dans ce pays, dans cette fuite sans fin vers le néant minéral de la richesse, loin là-bas, derrière ces montagnes, loin, loin, et qui s'éloignent toujours.
« Bouton de rose » toujours flétri.

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