dimanche 15 janvier 2012

Des traductions de «Robinson Crusoé»

Je lis toujours les billets du blogue «La République des livres» de Pierre Assouline (ici). Ils ont toujours un grand intérêt.
Le billet que j'ai lu aujourd'hui parlait d'une nouvelle traduction en français du Robinson Crusoé de Daniel Defoe.
Il s'agit de celle de Françoise du Sorbier que Pierre Assouline loue beaucoup.
Pour vous permettre de vous faire une idée j'ai résolu d'ajouter au 3e paragraphe de la traduction de Mme du Sorbier qu'Assouline présente dans son billet -ainsi que le 3e paragraphe de l'original- le 3e paragraphe de la traduction de Pétrus Borel (c'est dans cette traduction que j'ai lu Robinson durant mon adolescence et je l'ai beaucoup aimée parce qu'elle m"a fait aimer le roman de Defoe):


Original de Defoe (1719):

Being the third Son of the Family, and not bred to any Trade, my Head began to be fill’d very early with rambling Thoughts: My Father, who was very ancient, had given me a competent Share of Learning, as far as House-Education, and a Country Free-School generally goes, and design’d me for the Law; but I would be satisfied with nothing but going to Sea, and my Inclination to this led me so strongly against the Will, nay, the Commands, of my Father, and against all the Entreaties and Perswasions of my Mother and other Friends, that there seem’d to be something fatal in that Propension of Nature tending directly to the Life of Misery which was to befal me.

Traductionde Mme du Sorbier (2012):


Étant le troisième fils de la famille, je n'avais appris aucun métier et eus très tôt la tête emplie de pensées vagabondes. Mon père, qui était fort âgé, m'avait donné une éducation aussi convenable que peut l'être celle que l'on dispense à la maison et dans une école publique de campagne, et me destinait à l'étude des lois. Mais rien ne me plaisait, hormis naviguer, et mon désir me poussait si fort contre la volonté et même les ordres de mon père, contre les prières et les sollicitations de ma mère, qu'il semblait y avoir une fatalité dans ce penchant naturel qui m'entraînait tout droit vers ma vie de malheurs à venir.


Traduction de Borel (1836):

Troisième fils de la famille, et n'ayant appris aucun métier, ma tête commença de bonne heure à se remplir de pensées vagabondes. Mon père, qui était un bon vieillard, m'avait donné toute la somme de savoir qu'en général on peut acquérir par l'éducation domestique et dans une école gratuite. Il voulait me faire avocat ; mais mon seul désir était d'aller sur mer, et cette inclination m'entraînait si résolument contre sa volonté et ses ordres, et malgré même toutes les prières et les sollicitations de ma mère et de mes parents, qu'il semblait qu'il y eût une fatalité dans cette propension naturelle vers un avenir de misère.


La traduction que j'ai installée sur mon bouquineur «Sony», reçu à Noël (photo ci-dessous), est celle de Borel car elle est en format électronique et gratuite.
Mais pas seulement: considérant la traduction du 3e paragraphe, je préfère encore la traduction de Borel. Mais il faut dire que je suis un habitué des textes anciens.


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