Mort hier du poète Paul-Marie Lapointe, né à Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean.
Je vais vous présenter un poème tiré de son premier recueil, «Le Vierge incendié», que l'on peut lire à la lumière de ce qu'il confiait dans une interview au «Devoir» en 1994, -qui décrivait la société québécoise d'avant 1960, dont il reste encore maintenant de puissants vestiges:
Le Vierge, c'est un livre d'adolescent [...], un livre de pureté et de découverte du monde. Je ne crois pas que je l'aurais écrit si je n'avais vécu dans une société à ce point noire et fermée. Ce livre exprime une révolte absolue, une révolte contre tout ce qu'il y avait de sinistre dans le Québec d'alors. Il y avait la crise. Et puis le nationalisme très fermé et très paysan de Duplessis. Ce n'était pas une société très drôle. Et le collège, le pensionnat, c'étaient aussi, malgré tout ce que j'en ai dit, des lieux fermés.
Voici le poème :
Je suis une main qui pense à des murs de fleurs
à des fleurs de murs
à de fleurs mûres.
C’est pour regarder la vie que je lis interminablement
le cristal du futur de cristal
Le réservoir du cendrier
pourquoi des villes de café y surgir ?
des plantations de pauvres gens
soleils de fagots fertiles
violoncelle senteur de mauves
C’est en songeant à construire un verger de frères
que pour pleurer je descends mon bras
que je mets ma vie dans mes larmes
Les grands châteaux poires pourries
avec quoi des vieillards à femmes mutuelles
lapident leurs vacheries
les églises de faux sentiments
l’écroulement des cadavres
les haines dans les schistes séculaires.
Quand le marteau se lève
quand les bûchers vont flamber noir
sur le peuple déterminé
Les cadavres purifiés par le feu
et le fracassement des crânes de béton
L’horizon que je vois libéré
par l’amour et pour l’amour.
Je vais vous présenter un poème tiré de son premier recueil, «Le Vierge incendié», que l'on peut lire à la lumière de ce qu'il confiait dans une interview au «Devoir» en 1994, -qui décrivait la société québécoise d'avant 1960, dont il reste encore maintenant de puissants vestiges:
Le Vierge, c'est un livre d'adolescent [...], un livre de pureté et de découverte du monde. Je ne crois pas que je l'aurais écrit si je n'avais vécu dans une société à ce point noire et fermée. Ce livre exprime une révolte absolue, une révolte contre tout ce qu'il y avait de sinistre dans le Québec d'alors. Il y avait la crise. Et puis le nationalisme très fermé et très paysan de Duplessis. Ce n'était pas une société très drôle. Et le collège, le pensionnat, c'étaient aussi, malgré tout ce que j'en ai dit, des lieux fermés.
Voici le poème :
Je suis une main qui pense à des murs de fleurs
à des fleurs de murs
à de fleurs mûres.
C’est pour regarder la vie que je lis interminablement
le cristal du futur de cristal
Le réservoir du cendrier
pourquoi des villes de café y surgir ?
des plantations de pauvres gens
soleils de fagots fertiles
violoncelle senteur de mauves
C’est en songeant à construire un verger de frères
que pour pleurer je descends mon bras
que je mets ma vie dans mes larmes
Les grands châteaux poires pourries
avec quoi des vieillards à femmes mutuelles
lapident leurs vacheries
les églises de faux sentiments
l’écroulement des cadavres
les haines dans les schistes séculaires.
Quand le marteau se lève
quand les bûchers vont flamber noir
sur le peuple déterminé
Les cadavres purifiés par le feu
et le fracassement des crânes de béton
L’horizon que je vois libéré
par l’amour et pour l’amour.
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