Ostension de l'«iPad» d'Apple

Crédit photo: Ryan Anson/AFP

Je ne sais pas si vous êtes adepte des nouvelles technologies mais si vous l'êtes vous avez sans doute reconnu Steve Jobs, inventeur du Macintosh et PDG de la compagnie Apple, faisant l'ostension du nouvel appareil inventé et produit par sa compagnie, l'«iPad».
Si vous ne l'êtes pas, eh bien les présentations sont faites.
On pourrait dire que je suis adepte des nouvelles technologies (mon premier ordinateur a été un ZX81* vers 1979) mais pas fanatiquement, c'est-à-dire que je n'aime pas dormir sur le pavé devant les magasins lors du lancement d'un nouveau produit.
(Je n'aime pas en général dormir sur le pavé, ni sur la plage qu'il y a, dit-on, dessous).
Vous remarquez que j'emploie le mot «ostension» pour désigner la présentation de l'«iPad» par Steve Jobs. Ce mot appartient au vocabulaire de la liturgie et du culte religieux.
Vous avez remarqué que le produit a été lancé hier aux États-Unis. Hier, veille de Pâques comme s'il s'agissait d'un équivalent du Christ ressuscité.
Comme s'il s'agissait de la nouvelle lumière du monde, du nouveau salut de l'humanité.
Ce n'est pas innocent.
Par ailleurs les adeptes fanatiques des nouvelles technologies me semblent, quant à eux, des sortes de croyants.
Toujours à la recherche de nouvelles espèces pour communier avec leur dieu.
Ce que je ne suis pas.
Même dans les nouvelles technologies je me considère comme un mécréant: je préfère que les autres communient d'abord aux nouvelles espèces pour voir s'ils en éprouvent les effets miraculeux.
Je ne suis pas un «premier utilisateur». J'attends toujours les versions 3 ou 4 des nouveaux produits.
Et je suis sceptique à propos de l'«iPad». Il me semble plein de lacunes par rapport à un ordinateur portable.
J'imagine que ce qu'on inventera pour lui pourra aussi être utilisé par ces portables.
L'«iPad» est un vecteur de progrès, pas le nouveau visage du messie.
S'il permet de rajeunir mes vieux dieux, tant mieux.
Sinon, je me procurerai la version 4 ou 5.

* D'ailleurs, au clavier près, ne trouvez-vous pas une ressemblance entre le joli petit «ZX81» et l'«iPad»? Voyez (j'ai de l'affection pour lui, il me rappelle ma jeunesse):


Cela, peut-être, «[m]ontre que tout retourne à son commencement» (du Bellay).