dimanche 4 avril 2010

Vérité? Erreur? Tout dépend du moment

La chose est incroyable (comme répétaient à qui mieux mieux les athlètes olympiques après chacun de leurs exploits) mais je vais pouvoir citer Antoine de Saint-Exupéry (quel nom!) sans être sirupeux.
«La vérité de demain se nourrit de l'erreur d'aujourd'hui».
Évidemment l'affirmation manque un peu de nuances: qu'est-ce que la vérité? Qu'est-ce que l'erreur? En fonction de quoi détermine-t-on l'une et l'autre?
Il n'y a jamais vraiment une vérité et une erreur et c'est ce qui explique l'intérêt de l'affirmation.
Qui serait mieux formulée si elle était formulée (moins catholiquement) ainsi: «Ce qu'on considère aujourd'hui comme une erreur servira de base à ce qu'on considérera comme la vérité demain».
Et vice-versa et ainsi de suite jusqu'à la fin des temps.
C'est la raison pour laquelle il ne faut jamais exécuter ceux qu'on considère aujourd'hui comme formulant des propositions erronées et ne jamais canoniser aujourd'hui ceux qu'on considère comme formulant des propositions véridiques.
Ne jamais brûler Giordano Bruno ou Michel Servet ou menacer de brûler Galiléo Galilei.
Et ne canoniser que ceux qui n'ont rien affirmé.
Et surtout ne pas canoniser ceux qui, comme «saint» Thomas d'Aquin, ont affirmé que «les hérétiques méritaient le bûcher».
L'hérésie d'aujourd'hui est peut-être la saine doctrine de demain et la saine doctrine d'aujourd'hui peut être l'hérésie de demain.
Vérité d'aujourd'hui, erreur de demain.
Et vice-versa.
«Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà» (Pascal Blaise (oui, nom, prénom), pour une fois raisonnable).
Car ce qui s'applique au temps s'applique aussi à l'espace.
Et cela s'applique aussi bien à la science qu'à la religion, aussi bien à la politique qu'à l'art et à littérature.

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