Il y avait le titre du roman de Françoise Sagan «Un peu de soleil dans l'eau froide» (dont Jacques Deray a tiré un film en 1971) mais dans cette partie d'un «Autoportrait» (l'un de 1889) de Vincent Van Gogh on peut voir quelque chose comme l'inverse.
On peut voir dans ces iris verts juste un peu d'eau parmi les flammes constituées par les traits et les poils roux de la barbe et des cheveux, et par les tourbillons du ciel derrière la tête du peintre.
L'œil froid de l'artiste calculant la violence et l'émotion à peindre avec ses couleurs et ses pinceaux.
Paul Verlaine a écrit un vers qui pourrait s'appliquer à cette peinture comme il l'appliquait à la poésie (dans l'Épilogue des «Poèmes saturniens»):
À nous qui ciselons les mots comme des coupes
Et qui faisons des vers émus très froidement ...
3 commentaires:
Voici qui bouleverse mes convictions sur le travail de l' artiste, je pensais qu' une oeuvre était la pâle copie jamais fidèle d' un tourbillon intérieur de sentiments parfois contradictoires que seul l' art pouvait associer.
Le tourbillon intérieur est un magma informe et l'œuvre est une distanciation par rapport à ce magma, et une métamorphose effectuée par le recours (avec toute sa tête) aux possibilités infinies des instruments que la culture met à notre disposition: langue (pour la littérature et le cinéma), couleurs et lignes (pour la peinture, l'architecture etc), corps (pour la danse), sons et rythmes (pour la musique).
Voyez la citation de Valéry dans la colonne de droite du blogue: «[l]es belles œuvres sont filles de leur forme, -qui naît avant elles».
La forme c'est ce qui vient de la tête.
La Genèse (le 1er livre de la Bible) est une métaphore de la création artistique (et n'a rien à voir avec la création du monde comme vous le savez).
Voyez comme Yahvé utilise les éléments -la magma- pour en faire quelque chose.
Dans mon commentaire précédent, je vous dire LE magma et pas LA magma.
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