mardi 24 février 2009

Voltaire donne une fête à Ferney pour célébrer la perte de la Nouvelle-France par la France

Une petite citation aujourd'hui en guise d'introduction à une simple remarque de ma part (ci-dessus, une reproduction de la première page du Traité de Paris de 1763, que l'on pourrait qualifier de traité le plus désastreux que la France ait jamais signé) :
Voltaire [...] n'a jamais aimé le Canada. En 1756, au début de la guerre de Sept Ans, il traite le Canada de « plus détestable pays du Nord » et se pose ainsi la question : « Pourquoi être allé s'établir dans un pays couvert de neiges et de glaces huit mois de l'année, habité par des barbares, des ours et des castors. » En 1759, il regrette « que la France et l'Angleterre soient en guerre pour quelques arpents de neige et qu'elles dépensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut ». Après la capitulation de Montréal en 1760, Voltaire va même jusqu'à donner une grande fête à Ferney pour «célébrer le triomphe des Anglais à Québec» !
Enfin, après la signature du Traité de Paris, Voltaire écrit au ministre Choiseul pour le féliciter : « Permettez-moi donc, Monsieur, de vous faire mon compliment ; je suis comme le public, j'aime beaucoup mieux la paix que le Canada et je crois que la France peut être heureuse sans Québec. Vous nous donnez précisément ce dont nous avons besoin. »
Cette citation est prise ici.
Oui « La France peut être heureuse sans Québec ». Voltaire montre là toute sa clairvoyance à propos de la politique, ainsi, sans doute (je les ai bien observés) que celle des penseurs français en général, après lui et jusqu'à notre époque (je parle des philosophes et des intellectuels, pas des hommes de science, comme Lévi-Strauss par exemple, qui sont ennemis de ces penseurs et intellectuels).
Et voici ce que je voudrais dire : le Québec peut être heureux sans la France!
Surtout quand celle-ci élit des nuls comme Nicolas Sarkozy, mais aussi, dans le passé, quand elle a pris majoritairement parti pour des nuls comme Philippe Pétain et autres Napoléon Bonaparte (Ier et IIIe), Louis-Philippe Ier et je ne dis rien de Charles X, des présidents et présidents du conseil des 2e, 3e, 4e républiques ni des dictateurs sanguinaires de la Révolution française.
Je ne peux qu'à peine parler des présidents et premiers ministres de la Ve République qui, à l'exception du Général de Gaulle (qui savait, lui, l'erreur de la France en 1763 et voulait faire en sorte que nous lui pardonnions), n'ont montré aucune transcendance.
(Se peut-il que les gens croient que Nicolas Sarkozy est l'héritier du Général de Gaulle alors que, véritablement, il est celui de Philippe Pétain ?)
Nous, Québécois, avons été abandonnés aux mains des ennemis britanniques mais nous avons su nous jouer d'eux et nous approprier quelques-unes de leurs forces pour connaître sans doute un meilleur destin que si notre mère dénaturée (un peu comme l'incapable Jean-Jacques Rousseau abandonnant ses enfants à l'Assistance publique) ne nous avait pas abandonnés, à la grande joie de Voltaire (on ne sait pas ce que ce malade aurait fait de ses enfants s'il en avait eu).
Peut-être Voltaire aurait-il dû convier les Québécois à sa fête: ils auraient fêté comme ils savent le faire et lui auraient peut-être fait l'honneur de lui faire sa fête, ainsi que celle de ses béats autres invités.
Peut-être lui auraient-ils chanté, à la fin de sa fête, la chanson que Victor Hugo place sur les lèvres de Gavroche avant que cette « petite grande âme » ne s'envole dans Les Misérables, Gavroche étant abattu par les sbires du pouvoir dont Voltaire était manifestement l'allié et qui vont consolider le gouvernement des Orléans, aux dépens du peuple. Car cette chanson n'est pas sans faire penser.

On est laid à Nanterre,
C'est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau,
C'est la faute à Rousseau.

Je ne suis pas notaire,
C'est la faute à Voltaire,
Je suis petit oiseau,
C'est la faute à Rousseau.

Joie est mon caractère,
C'est la faute à Voltaire,
Misère est mon trousseau,
C'est la faute à Rousseau.

Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à...
Comme vous le savez, une dernière balle l'abat avant qu'il chante la fin du dernier vers.

Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire.


Peut-être ces deux vers devraient-ils être répétés par la France elle-même.

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