Le jour suivant notre retour d'Espagne, en route vers le terminus d'autocar pour rentrer à Saguenay, nous remarquons avec étonnement le bâtiment ci-dessus au coin des rues St-Urbain et St-Viateur.
Voici son emplacement sur la carte (sous le phylactère bleu).
Quoi, une église-mosquée à Montréal?
Il faut dire que notre séjour à Cordoue, Séville et Grenade nous a rendus très sensibles à ce type de bâtiments hybrides, d'abord églises, puis transformés en mosquées après la conquête musulmane de l'Espagne, puis retransformés de diverses façons en églises après la Reconquista.
Mais cette église n'a rien à voir avec l'histoire de l'Espagne.
En revanche elle nous dit beaucoup sur un moment de l'histoire de l'architecture religieuse.
Selon mes recherches, cette église (St-Michel-Archange ou, puisque nous sommes à Montréal encore en période coloniale, St. Michael) serait de style «néo-byzantin», à la mode dans l'architecture des églises à la fin du 19e siècle et au début du 20e (le Sacré-Cœur à Paris par exemple doit beaucoup à ce style) et cela explique son aspect mosquée.
Mais pas mosquée arabe. Mosquée ottomane.
On sait que l'architecture ottomane a beaucoup été influencée par l'architecture byzantine: la plupart des mosquées ottomanes doivent quelque chose à Sainte-Sophie de Constantinople
Et l'architecture néo-byzantine, par un effet-retour, peut, pour cette raison, faire penser à l'architecture ottomane.
Ce qui rend cette ressemblance prégnante, c'est le clocher en forme de minaret.
N'y aurait-il pas là une certaine forme d'ironie de la part de l'architecte?
Voilà différents aspects de l'église.
Selon les sources que j'ai consultées, St-Michel aurait été construite pour les immigrés irlandais.
J'avoue ne pas savoir quelles relations peuvent exister entre les Irlandais et les Byzantins ou les Ottomans.
Avec un peu d'ingéniosité on pourrait proposer des hypothèses peut-être.
Voici son emplacement sur la carte (sous le phylactère bleu).
Quoi, une église-mosquée à Montréal?
Il faut dire que notre séjour à Cordoue, Séville et Grenade nous a rendus très sensibles à ce type de bâtiments hybrides, d'abord églises, puis transformés en mosquées après la conquête musulmane de l'Espagne, puis retransformés de diverses façons en églises après la Reconquista.
Mais cette église n'a rien à voir avec l'histoire de l'Espagne.
En revanche elle nous dit beaucoup sur un moment de l'histoire de l'architecture religieuse.
Selon mes recherches, cette église (St-Michel-Archange ou, puisque nous sommes à Montréal encore en période coloniale, St. Michael) serait de style «néo-byzantin», à la mode dans l'architecture des églises à la fin du 19e siècle et au début du 20e (le Sacré-Cœur à Paris par exemple doit beaucoup à ce style) et cela explique son aspect mosquée.
Mais pas mosquée arabe. Mosquée ottomane.
On sait que l'architecture ottomane a beaucoup été influencée par l'architecture byzantine: la plupart des mosquées ottomanes doivent quelque chose à Sainte-Sophie de Constantinople
Et l'architecture néo-byzantine, par un effet-retour, peut, pour cette raison, faire penser à l'architecture ottomane.
Ce qui rend cette ressemblance prégnante, c'est le clocher en forme de minaret.
N'y aurait-il pas là une certaine forme d'ironie de la part de l'architecte?
Voilà différents aspects de l'église.
Selon les sources que j'ai consultées, St-Michel aurait été construite pour les immigrés irlandais.
J'avoue ne pas savoir quelles relations peuvent exister entre les Irlandais et les Byzantins ou les Ottomans.
Avec un peu d'ingéniosité on pourrait proposer des hypothèses peut-être.
2 commentaires:
Bonjour, je peux peut-être modestement compléter votre contenu, ayant travaillé à l'occasion sur cette église très atypique. Le patronyme originel "St-Michael's" provient effectivement de la destination primitive de l'église, construite pour la plus grosse communauté irlandaise de Montréal à l'époque (de 1910 à 1930, cette paroisse sera la plus grande paroisse anglophone de toute la province du Québec), située dans le Mile-End.Il n'y a pas de lien entre les Irlandais et le choix oriental de l'architecture. Ce choix résulte en fait de deux personnes impliquées: l'architecte en charge du projet A. Beaugrand-Champagne, ingénieur et passionné les potentialités nouvelles offertes par le béton à l'époque, et l'archevêque de Montréal (Mgr Geroges Gautier à l'époque) dont les recommandations en matière d'architecture reprenaient celles du Vatican (pape Pie X), à savoir: revenir à la tradition des premières communautés chrétiennes. Le style byzantin correspondait au prolongement de l'art des premiers chrétiens, les chrétiens d'Orient; et Saint-Sophie de Constantinople (devenue certes entre-temps une mosquée, et même le modèle de toutes les mosquées de type ottoman) offrait en outre un modèle prestigieux de sanctuaire sans supports intermédaires, qui se prêtait à merveille à une transposition en béton armé: c'était pour Beaugrand-Champagne en charge du chantier, l'occasion de prouver ici au Québec les possibilités nouvelles offertes par ce matériau en terme de franchissement d'espace sans support - en plus de ses propriétés ignifuges particulièrement appréciées.
J'espère que mon commentaire répond au moins un peu à vos questionnements.
Bravo pour vos clichés qui illustrent parfaitement l'originalité de l'édifice. Cordidalement.
Merci.
Enregistrer un commentaire