mardi 14 octobre 2008

Heureux comme Ulysse

Quels que soient le bonheur et la science que m'a apportés un voyage, quand la fin en approche, je me sens comme Joachim du Bellay, ce poète du 16e siècle (portrait à droite), qui était si content de terminer son séjour à Rome (qui l'avait déçu) qu'il avait composé ce poème que je me récite.
Il faisait partie de l'Anthologie dont je parle dans cette note du 9 janvier dernier (clic pour y être).
Il est toutefois un peu ambigu car je ne crois pas qu'Ulysse (ni Jason) était vraiment heureux de devoir « vivre entre ses parents le reste de son âge ».


Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.

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