mercredi 22 octobre 2008

La Cerisaie de Tchékhov au Petit Théâtre de l'UQAC

J'ai vu «La Cerisaie»de Tchékhov présentée par «Les Têtes heureuses», samedi soir dernier, au Petit Théâtre de l'UQAC.
Ma femme Denise Pelletier en a parlé sur son blogue ( -clic pour y être).
J'ai partagé son enthousiasme, aussi parlerai-je d'autres choses qui sont un peu reliées mais peut-être de manière lointaine.
Il faut dire que je ne suis pas critique, analyste plutôt.
Je m'attarde donc parfois à certains détails qui me font penser, ou rêver, ... ou partir ailleurs, divaguer.
Ainsi la voix de celui qui tenait le rôle de Lopakhine (Éric Renald) m'a semblé très belle.
C'est le genre de voix que j'aimerais avoir, virile et chaude, enveloppante, rassurante. Il me semble qu'elle me permettrait des conquêtes.
Mais ce n'était pas la voix d'un «moujik» ou d'un fils de «moujik» comme l'était sans doute (il le dit lui-même) celui qu'Éric Renald incarnait.
Elle était sans accent, sans imperfection, «sans classe sociale», dirais-je.
Alors, me suis-je dit, est-ce que l'on a distribué le rôle pour neutraliser en quelque sorte cet aspect du personnage? Cet aspect qui, dans la pièce, explique un peu pourquoi Lioubov, -la propriétaire de la cerisaie qui donne son titre à la pièce-, accorde si peu d'attention à l'amour si évident de Lopakhine pour elle?
Pour souligner davantage l'aveuglement du désir qui entraîne
Lioubov vers sa perte et celle de tous les autres personnages?

Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée :
C'est Vénus toute entière à sa proie attachée.

Jean Racine, Phèdre, Acte I, scène 3, vers 305-306

Car c'est bien comme Phèdre que
Lioubov agit, ainsi que tous les personnages de la pièce qui la «reproduisent» d'une certaine façon, les personnages formant des couples qui se ressemblent les uns les autres, les uns dans ces couples reproduisant effectivement Lioubov, et les autres Lopakhine.
Mais alors, dans cette perspective, Lioubov ne m'a pas semblé suffisamment «racinienne» (ou tragique). Elle était tchékhovienne.
Que je suis bête! N'est-ce pas une pièce de
Tchékhov?
Je reviendrai sur La Cerisaie ou plutôt sur les divagations où la pièce et sa représentation de samedi dernier (18 octobre) m'entraînent.

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