La Bourse de la soie (la Lonja de la seda) à Valence, en Espagne, est le seul bâtiment ogival (« gothique » comme disaient au 16, 17 et 18e siècles ceux qui voulaient dévaloriser cette architecture) qui ne soit ni un palais, ni une chapelle, ni une cathédrale que j'aie jamais vu.
C'est une « bourse d'échange ».Comme celles qui chutent ces temps-ci.
J'espère que les gens qui y œuvraient étaient moins peureux que ceux qui œuvrent aujourd'hui dans les nôtres ou que ceux qui leur commandent compulsivement de vendre et de vendre et de vendre, à perte.
Je vous présente les magnifiques colonnes torses de cette Bourse, -plus belles à mon sens que celles, hystériques, du Bernin à Saint-Pierre de Rome et moins coupables qu'elles-, qui nous permettent de connaître un peu mieux la « généalogie » des colonnes.
Les humains prennent la nature comme point de départ mais ils la transforment et fondent une autre nature -qui est leur nature et non celle des forces de l'univers.
Toute œuvre de civilisation vise à continuer et à compléter cette substitution.
En Crète, au palais dit de Minos à Cnossos, on peut voir des colonnes de bois (rouges) qui sont des arbres équarris puisqu'elles sont en bois. La relation est, là, quasi directe entre nature et civilisation, entre nature et culture, entre arbres et colonnes.
Ici à Valence ces colonnes imitent des palmiers stylisés dont les branches se réunissent en arcs pour soutenir -avec quelle élégance !- la voûte du bâtiment.
La relation entre nature et culture est métaphorique car les colonnes sont de pierre.
Voyez:
(Cliquez les images pour mieux en voir les beautés)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire