mardi 19 février 2008

Bilinguisme, polyglottisme, apprentissage. etc.


Il me semble évident que la régression considérable de la qualité du français écrit provient du fait qu'il y a trop peu d'études de langues étrangères dans l'enseignement au Québec. 
Avant la réforme de l'éducation dans les années soixante, à la suite du Rapport Parent -qui a été si mal appliqué pour des raisons (petites) politiques et financières-, il y avait l'enseignement des langues anciennes, le latin et le grec, dont l'étude permettait de mieux faire connaissance avec les structures de sa propre langue.
En principe, l'étude de langues modernes devrait permettre la même chose. Moins bien que l'étude des langues anciennes car l'étude de celles-ci était absolument désintéressée : ce n'était pas pour parler et écrire le latin et le grec qu'on les étudiait mais, presque exclusivement, pour apprendre à parler et surtout à écrire sa propre langue. 
L'étude des langues modernes est plus intéressée, plus utilitaire, celle en particulier de l'anglais, -cette belle langue qui est en train d'être détruite tant elle est réduite aux bases de la communication ; cette belle langue qui est en train de devenir un pidgin international. 
Je suis pour ma part partisan d'un retour à l'étude des langues anciennes. Malheureusement, j'ai pu le constater durant ma longue carrière, ce qu'on étudie à l'école -et même à l'université- très souvent on ne l'étudie pas pour le connaître vraiment, on l'étudie pour passer l'examen ou les tests périodiques. Dès l'examen terminé ou les tests passés on se hâte d'oublier ce sur quoi ils portaient.
J'ai des amis qui ont étudié avec moi qui n'ont aucun souvenir de ce qu'ils ont étudié : c'est comme s'ils avaient perdu cinq, dix années de leur vie. 
Pourquoi vivre longtemps si on a été incapable de vivre les années normales de sa vie (je sais, cette question peut nous mener très loin) ? 
À ma grande honte je me rends compte que des personnes à qui j'ai enseigné ne se souviennent de rien de ce que je croyais leur avoir appris (c'est le pire échec pour un professeur). 
Peut-être, pour vérifier l'apprentissage, faudrait-il autre chose que des examens. 
Une immersion dans les matières de cours. Et pour étudier des langues une immersion dans les sociétés qui leur ont donné naissance.
Il faudrait peut-être reconstituer avec l'aide de robots une ville romaine où l'on ne parlerait que le latin et une ville grecque où l'on ne parlerait que le grec ancien.
Pas nécessaire que ce soit Rome ou Athènes !

Une ville moyenne conviendrait.
On pourrait y vivre ce qu'on est censé apprendre plutôt que l'ânonner.


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