Je voulais vous présenter la page couverture numérisée de chacun de mes manuels de littérature de Lagarde et Michard dans une seule note, celle-ci.
Mais j'ai trouvé de tels trésors sur ces pages couverture que je vous les présenterai à tour de rôle accompagnées des images qui, selon moi, doivent les accompagner.
Un mot d'abord de ces manuels.
Ils ont été vilipendés dans les années soixante parce que, disait-on, ils mutilaient les œuvres en n'en présentant que des extraits.
Cela dit, ces vilipendeurs, pour leur part, s'intéressèrent exclusivement à ce qu'ils ont appelé les «incipits», c'est-à-dire le début des œuvres, parfois le premier paragraphe seulement, et c'est le seul élément de l'œuvre qu'ils étudiaient avec leurs lecteurs ou leurs étudiants sous prétexte que toute l'œuvre s'y retrouvait en miniature (ce serait une «mise en abyme» de principe).
Mutilation pour mutilation, je préfère l'ancienne qui avait l'avantage de puiser des extraits un peu partout dans l'œuvre, comme des coups de sonde, et, éventuellement, pouvait inciter à aller combler les manques par la lecture de l'œuvre complète.
L'idolâtrie du texte intégral (avec les accommodements de l'«incipit») a, selon mon expérience, plutôt éloigné de la littérature.
Comme l'idolâtrie de la langue vernaculaire et de la Bible intégrale préconisée par le Concile de Vatican II a éloigné de la pratique religieuse et de la religion en général.
Les étudiants aujourd'hui ne veulent plus lire mais faire de la littérature et ils le font mal puisqu'ils ne lisent pas, ne savent pas ce que c'est, et répètent mal ce qui a déjà été bien fait.
Et comme ils ont surtout été nourris de théories ils en mettent beaucoup dans leurs écrits ne sachant pas que, selon Marcel Proust,
«Une œuvre où il y a des théories est comme un objet sur lequel on laisse la marque du prix».
Les années soixante, dans tous les domaines mais surtout dans le domaine intellectuel, ont été, je crois, l'une des pires décennies du 20e siècle, qui ne manque pourtant pas d'horribles décennies.
J'y reviendrai un jour.
En attendant disons que j'ai la faiblesse d'aimer beaucoup les anthologies. Et, donc, les manuels qui présentent des extraits.
Mais revenons à notre page couverture d'aujourd'hui, celle du Lagarde et Michard du Moyen Âge.
La voici:
Cette page couverture -très belle- reproduit le mois de mai des «Très Riches Heures du duc de Berry» créées au 15e siècle (entre 1412 et 1416) par les Frères Limbourg (surtout) et Jean Colombe.
Voici la reproduction de l'original de ce mois de mai (je possède une reproduction des «Très Riches Heures»):
Dans mes recherches pour retrouver cette reproduction de l'original je suis tombé sur la reproduction de deux autres mois, le mois de septembre et le mois d'octobre où sont représentées deux merveilles de châteaux médiévaux français, le château de Saumur -qui existe encore mais que l'enluminure présente dans toute sa nouveauté (il venait d'être construit)- et le château du Louvre, remplacé bientôt par le palais qui abrite maintenant le musée du même nom.
Voici septembre et Saumur:
Voici octobre et le Louvre du Moyen Âge:
Voilà d'où sortent, à mon sens, les châteaux des contes et des rêves, que tentent bien imparfaitement d'imiter les DisneyWorld de ce monde.
On peut encore voir les fondations de ce Louvre ancien sous le Louvre actuel et le château de Saumur existe encore et mériterait qu'on lui redonne l'éclat qu'il conserve dans l'art, avec ses toits bleus, ses oriflammes et ses fleurs de lys d'or. Voyez:
Comparez avec le château médiéval -celui de l'art (que je vous ai présenté au début de ce billet, mais voici pour vous souvenir et vous faciliter la tâche) :
Mais regardez de plus près le Louvre qui sera détruit à la Renaissance, ne méritait-il pas lui aussi de survivre?
Mais j'ai trouvé de tels trésors sur ces pages couverture que je vous les présenterai à tour de rôle accompagnées des images qui, selon moi, doivent les accompagner.
Un mot d'abord de ces manuels.
Ils ont été vilipendés dans les années soixante parce que, disait-on, ils mutilaient les œuvres en n'en présentant que des extraits.
Cela dit, ces vilipendeurs, pour leur part, s'intéressèrent exclusivement à ce qu'ils ont appelé les «incipits», c'est-à-dire le début des œuvres, parfois le premier paragraphe seulement, et c'est le seul élément de l'œuvre qu'ils étudiaient avec leurs lecteurs ou leurs étudiants sous prétexte que toute l'œuvre s'y retrouvait en miniature (ce serait une «mise en abyme» de principe).
Mutilation pour mutilation, je préfère l'ancienne qui avait l'avantage de puiser des extraits un peu partout dans l'œuvre, comme des coups de sonde, et, éventuellement, pouvait inciter à aller combler les manques par la lecture de l'œuvre complète.
L'idolâtrie du texte intégral (avec les accommodements de l'«incipit») a, selon mon expérience, plutôt éloigné de la littérature.
Comme l'idolâtrie de la langue vernaculaire et de la Bible intégrale préconisée par le Concile de Vatican II a éloigné de la pratique religieuse et de la religion en général.
Les étudiants aujourd'hui ne veulent plus lire mais faire de la littérature et ils le font mal puisqu'ils ne lisent pas, ne savent pas ce que c'est, et répètent mal ce qui a déjà été bien fait.
Et comme ils ont surtout été nourris de théories ils en mettent beaucoup dans leurs écrits ne sachant pas que, selon Marcel Proust,
«Une œuvre où il y a des théories est comme un objet sur lequel on laisse la marque du prix».
Les années soixante, dans tous les domaines mais surtout dans le domaine intellectuel, ont été, je crois, l'une des pires décennies du 20e siècle, qui ne manque pourtant pas d'horribles décennies.
J'y reviendrai un jour.
En attendant disons que j'ai la faiblesse d'aimer beaucoup les anthologies. Et, donc, les manuels qui présentent des extraits.
Mais revenons à notre page couverture d'aujourd'hui, celle du Lagarde et Michard du Moyen Âge.
La voici:
Cette page couverture -très belle- reproduit le mois de mai des «Très Riches Heures du duc de Berry» créées au 15e siècle (entre 1412 et 1416) par les Frères Limbourg (surtout) et Jean Colombe.
Voici la reproduction de l'original de ce mois de mai (je possède une reproduction des «Très Riches Heures»):
Dans mes recherches pour retrouver cette reproduction de l'original je suis tombé sur la reproduction de deux autres mois, le mois de septembre et le mois d'octobre où sont représentées deux merveilles de châteaux médiévaux français, le château de Saumur -qui existe encore mais que l'enluminure présente dans toute sa nouveauté (il venait d'être construit)- et le château du Louvre, remplacé bientôt par le palais qui abrite maintenant le musée du même nom.
Voici septembre et Saumur:
Voici octobre et le Louvre du Moyen Âge:
Voilà d'où sortent, à mon sens, les châteaux des contes et des rêves, que tentent bien imparfaitement d'imiter les DisneyWorld de ce monde.
On peut encore voir les fondations de ce Louvre ancien sous le Louvre actuel et le château de Saumur existe encore et mériterait qu'on lui redonne l'éclat qu'il conserve dans l'art, avec ses toits bleus, ses oriflammes et ses fleurs de lys d'or. Voyez:
Comparez avec le château médiéval -celui de l'art (que je vous ai présenté au début de ce billet, mais voici pour vous souvenir et vous faciliter la tâche) :
Mais regardez de plus près le Louvre qui sera détruit à la Renaissance, ne méritait-il pas lui aussi de survivre?
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