La majorité des visiteurs de ce blogue ne le sait peut-être pas mais, avant que la ville de Chicoutimi ne soit fusionnée avec ses villes sœurs de Jonquière et La Baie, il y avait chaque année, en février (jusqu'au Mardi-Gras car il ne fallait plus du tout s'amuser à partir du Mercredi des Cendres pour respecter les injonctions de la Sainte Église Catholique Romaine, je souligne Romaine), un carnaval appelé Carnaval-Souvenir.
Il s'agissait, pour ceux qui voulaient y prendre part, de faire comme s'ils revenaient cent ans en arrière: on vêtait donc des vêtements du 19e siècle, on allait à une messe ancienne, on procédait à des ventes à l'encan à l'ancienne, on assistait à des bals à l'ancienne, etc.
Bref, on faisait comme si on vivait au 19e siècle.
Ce carnaval n'a plus lieu maintenant dans la nouvelle ville de Saguenay mais il semble que le maire de Saguenay (grande photo en haut et bandeau en bas de cette note) en ait la nostalgie: il tente de faire des séances du conseil municipal du 19e siècle en commençant celles-ci par une prière catholique romaine, comme vous le savez déjà puisque je vous l'ai déjà dit ici, et en la continuant en y exprimant les idées les plus éculées et saugrenues sur toutes les choses de la vie.
Je vous le présente à nouveau avec le visage qui lui convient le mieux, à mon sens, et parce que je ne voudrais pas insulter les personnes ayant vécu au 19e siècle en vous le présentant sous l'aspect qui était le leur.
J'espère que les paquebots de croisière qu'il compte accueillir à Saguenay à l'été et à l'automne auront une chapelle catholique romaine à leur bord afin qu'il aille y prier avec les passagers et, peut-être, y faire une petite quête pour ses bonnes œuvres (croisades anti-avortement, retour des bonnes sœurs et des bons frères dans les hôpitaux et les écoles, renouveau de la soutane et du col romain et que sais-je encore -on peut difficilement imaginer ce qu'il y a dans une si fervente tête).
mardi 27 mai 2008
Carnaval-Souvenir de la prière
heure 16:18:00
3 commentaires:
Rions un peu... de Jean Tremblay! Continuez!
Toi, tu as eu une bonne éducation. Et, à ce que je peux voir, ils ont pas trop mal réussi, même vêtus de noir.
Bonne nuit.
Cette éducation je l'ai eue au Collège de Jonquière que l'évêque du temps (Marius Paré pour ne pas le nommer) qualifiait de collège «communiste» tant ses enseignements lui semblaient éloignés de ce qu'il croyait être l'enseignement catholique (il préférait les enseignements -en grande partie pédophiles- du Petit Séminaire de Chicoutimi sur lesquels il fermait les yeux et bénissait de sa main gantée et baguée).
C'était avant le Concile du Vatican, après lequel, à l'exception de deux, tous les pères qui m'avaient enseigné ont jeté leurs soutanes (noires) aux orties et se sont mariés, qui avec une ancienne sœur, qui avec une ancienne dirigée spirituelle.
Ils étaient encore plus intelligents que l'évêque le croyait.
Quant à moi je me faisais livrer directement de France les livres qui étaient enfermés dans l'enfer des bibliothèques parce qu'ils étaient à l'index et que la librairie régionale, sous la coupe de l'évêque, refusait de vendre. «Les Fleurs du mal» de Baudelaire, les «Poésies» de Rimbaud, «Émile ou de l'éducation» de Jean-Jacques Rousseau, «Romans et contes» de Voltaire, etc., tous des livres -chefs-d'œuvres de la littérature française- qui valaient l'excommunication automatique à ceux qui les lisaient.
Je complétais ainsi moi-même ma bonne éducation (comme vous dites), en dépit de l'Église, en étant excommunié des centaines de fois.
S'il fallait aller en enfer pour ne plus être ignorant j'étais prêt à aller en enfer.
Je le suis encore: aux «pauvres en esprit» le royaume des cieux, comme le dit le Sermon sur la montagne; aux autres l'enfer? (le Sermon sur la montagne ne le dit pas).
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