lundi 19 mai 2008

Création ratée, antisémitisme

Une pensée de Paul Morand (à droite dans un tableau de Jacques-Émile Blanche) qui amène peut-être à des réflexions salutaires sur la mort, -surtout sur ce qu'il y aurait après.
Et cela malgré l'antisémitisme tellement déraisonnable de son auteur, pourtant par ailleurs si intelligent.
Quoique...
Disons qu'il était habile à sentir les courants de la mode intellectuelle et à s'en faire le porte-voix. Cela passe parfois pour de l'intelligence.
Il n'aurait pas, je crois, déparé le salon Verdurin d'À la recherche du temps perdu; il en aurait été un fidèle apprécié de Madame si, lors de l'Affaire Dreyfus, il avait dissimulé son opinion véritable.
L'
antisémitisme était si profondément enraciné sur toute la planète que j'avais une parente qui, lorsqu'on n'était pas sage ou qu'on faisait un «mauvais coup» ou émettait une opinion qu'elle désapprouvait, nous traitait péjorativement de «petit juif». Elle n'en avait pourtant jamais vu un seul.
Mais voici cette pensée de
Morand:

«Le Créateur a raté ce monde-ci, pourquoi aurait-il réussi l'autre?»

Cela se passe de commentaires.
Pas l'
antisémitisme.
Celui-ci, jusqu'à Hitler, était comme un maladie qui n'empêchait apparemment pas les gens qui en étaient atteints de réfléchir (assez) raisonnablement sur tous les sujets qui ne concernaient pas les Juifs.
Mais cette maladie était en réalité une maladie honteuse, une sorte de syphilis, dont les porteurs engendraient peu à peu
Hitler et les nazis et leurs collaborateurs dans les pays occupés.
Et dont le déroulement détériorait le fonctionnement cérébral normal de tous, même dans la lointaine et paisible province où vivait ma parente.
Aujourd'hui, après
Hitler et les camps d'extermination, l'antisémitisme est incompatible avec la pensée véritable.
Car les prémisses de la pensée véritable en Occident -qu'elle soit scientifique ou artistique- ont été posées par des génies d'origine juive: Freud, Proust, Einstein, Lévi-Strauss, peut-être Marx (Lénine, Staline et Mao lui nuisent) et j'en oublie (leur ajouterai-je Jésus? Les papes et la plupart des Chrétiens lui nuisent).

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