dimanche 11 mai 2008

Diva

Ci-dessus une publicité du parfum DIVA d'Emmanuel Ungaro qui m'a longtemps servi dans mon cours d'Initiation à la sémiotique (j'en suis toujours à liquider mes documents d'enseignements).
Le parfum a été créé par François Demachy et Jacques Polge mais je ne sais pas l'auteur de la publicité.
Dans un premier temps on peut penser que ladite publicité vise simplement à identifier le flacon de parfum et la silhouette tronquée de la femme.
Les motifs du flacon -des plis en forme de V- reprennent en effet les plis de la robe de la silhouette.

Son étiquette reprend la forme -en V également- du décolleté et même du pli de la chair entre les deux seins -que l'on pourrait décrire comme un V rétréci et allongé.
Mais le grand nombre de ces V -repris dans le V réel du nom du parfum DIVA et même dans le A de ce nom -qui est, si l'on veut, un V renversé dont un petit trait réunit les deux plus longs traits- amène à soupçonner ce qu'on pourrait appeler un autre programme de la publicité: un programme de sexualisation du parfum.
Et, en effet, on pourrait dire que ce V, partout répandu dans la publicité, prend la
forme du triangle des poils pubiens du sexe féminin -lequel, il faut le remarquer, est escamoté ici (à propos de ce triangle pubien vous vous souvenez de l'une de mes premières notes sur «l'Origine du monde» de Courbet, ici? J'en reproduis une partie ci-dessous pour vous aider à vous souvenir). Le triangle réel ou, du moins, la partie du corps où il se situe est coupé(e): partout sont présents ses représentants.
Programmé ainsi par le publicitaire et son commanditaire le parfum DIVA devient en quelque sorte un philtre capable d'inciter l'homme à l'amour.
Vous avez d'autres hypothèses?

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