vendredi 10 juillet 2009

Le Regard oblique éternel du prédateur

Je trouve une ressemblance entre le regard oblique de Vincent Lacroix, ce Bernard Madoff québécois, et le regard oblique de Caracalla (buste des Musées capitolins).
Paul Veyne nous révèle (ici) que cette façon de représenter le César qui naît à peu près avec le principat de Caracalla -ou du moins avec l'arrivée au pouvoir de la famille des Sévères- ne se crée pas à l'insu de ceux-ci : ce regard oblique montre, selon
Paul Veyne, que César remplit bien son devoir d'empereur, qu'il est méfiant, à l'affût des dangers et que la République et le peuple de Rome est (accord latin avec le dernier sujet du verbe) entre bonnes mains sous ce César-là.
Mais nous savons que Caracalla a tué son frère Geta qui était entre les bras de leur mère -Julia Domna- et a même blessé celle-ci lors de ce meurtre*.

Sur le portrait familial ci-contre, le visage de Geta à gauche a été effacé sur ordre de Caracalla.
Ceux auxquels le regard oblique de
Lacroix s'adresse ce sont les investisseurs qu'il a floués ou ceux qu'il aimerait flouer dans l'avenir.
Ou plutôt ce regard oblique
, comme celui de César Caracalla, c'est le regard oblique de tous les prédateurs financiers et impériaux qui leur succéderont et qui, avec l'aide de la bienveillante inaction des organismes de surveillance, tondront toujours le pauvre mouton.

* Certains prétendent que si elle tenait ainsi son fils
Geta entre ses bras c'était pour faciliter la tâche de Caracalla.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire