Dans le calme d'un monastère italien du XIe siècle, un moine bénédictin nommé Guido d'Arezzo écoutait un hymne. Son invention allait révolutionner l'apprentissage de la musique.
Avant Guido, la musique se transmettait presque exclusivement par la mémoire. Un chanteur pouvait passer dix ans à apprendre le répertoire des chants de l'église, un processus long et souvent imprécis.
Guido, professeur de musique, était exaspéré par le « travail considérable » et le « temps perdu » que ses élèves consacraient à l'apprentissage des mélodies. Il était convaincu qu'il existait une meilleure solution.
Il introduisit un système révolutionnaire : une portée à quatre lignes où chaque ligne et chaque espace représentaient une hauteur de note précise. Pour la première fois, une mélodie pouvait être notée avec précision, permettant ainsi de chanter un air inconnu simplement en le lisant. Pour faciliter encore davantage l'apprentissage, il attribua des syllabes aux six premières notes de la gamme : Do, Ré, Mi, Fa, Sol et La. Il les tira du premier couplet d'un hymne populaire à saint Jean-Baptiste, « Ut queant laxis ».
Ce système, que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de solfège ou « Do-Ré-Mi », fut si efficace qu'il réduisit considérablement le temps de formation d'un chanteur, passant de dix ans à seulement un ou deux ans.
Guido détailla ses méthodes dans un ouvrage intitulé « Micrologus », qui devint l'un des textes musicaux les plus importants du Moyen Âge, diffusant ses innovations à travers l'Europe.
Son travail posa les fondements essentiels de la portée à cinq lignes et de la partition que les musiciens et compositeurs ont utilisées pendant près de mille ans.


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