L'acétaminophène fait la une des journaux en raison d'allégations non prouvées de lien avec l'autisme, mais les chercheurs affirment que la menace réelle et urgente est connue depuis des décennies : l'insuffisance hépatique aiguë liée au surdosage.
Selon la faculté de médecine de l'Université du Colorado, chaque année aux États-Unis, 56 000 personnes se rendent aux urgences suite à une intoxication à l'acétaminophène, 2 600 sont hospitalisées et représentent près de la moitié des cas d'insuffisance hépatique aiguë.
Presque tous les surdosages sont accidentels : les personnes prennent plusieurs médicaments contenant de l'acétaminophène ou dépassent la dose recommandée lorsque la douleur devient intense.
Au moment où les symptômes apparaissent, les lésions hépatiques peuvent déjà être bien installées. L'antidote standard, l'acétylcystéine, est très efficace, mais son efficacité diminue s'il est administré plus de huit heures après l'ingestion.
C'est pourquoi les experts en toxicologie de l'hôpital Anschutz de l'Université du Colorado testent une nouvelle approche thérapeutique : l'association de l'acétylcystéine et du fomépizole, un médicament habituellement utilisé en cas d'intoxication à l'antigel. Les premières données suggèrent que le fomépizole pourrait contribuer à protéger le foie en cas de surdosage grave de paracétamol. Un essai multicentrique de phase II est actuellement en cours afin de déterminer si cette association peut réduire les lésions hépatiques et améliorer le pronostic. En cas de succès, elle pourrait transformer la prise en charge d'urgence de l'un des surdosages médicamenteux les plus fréquents – et les plus mortels – du pays. En attendant, les chercheurs insistent sur un message simple : lisez attentivement les étiquettes, évitez de prendre deux médicaments à la fois et ne dépassez jamais les doses recommandées. Le véritable danger ne réside pas dans un lien hypothétique avec l'autisme, mais dans le risque bien documenté présent dans presque toutes les armoires à pharmacie.
Source : Faculté de médecine de l'Université du Colorado. (19 novembre 2025). Ce n'est pas de l'autisme : le véritable risque lié au paracétamol que l'on oublie souvent.


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