Sentiments mitigés devant la «Rodelinda», en direct au cinéma, du Metropolitan Opera.
(Mais quels décors!)
D'abord le baroque de Haendel: 7 répétitions de chaque vers de chaque aria, c'est un peu trop à mon gré.
J'imagine qu'au 18e siècle on n'avait rien d'autre à faire le soir (ou l'après-midi) qu'à assister à la représentation.
Excepté réfléchir sur la religion et aux moyens de se débarrasser de ceux qui ne pensaient pas comme soi (c'est encore le cas dans les pays musulmans) ou comploter contre le roi ou la reine (très intéressante activité!) ou aux moyens de coucher avec la voisine (disons la femme du propriétaire du château voisin).
Etc.
Mais Gluck vivait juste un peu plus tard que Haendel et il en met beaucoup moins des répétitions.
Je suggère quelques coupures discrètes: 2 voire 3 répétitions suggéreraient aussi bien le sentiment que l'on veut transmettre, ne trouvez-vous pas?
Puis la manière de considérer l'opéra du Metropolitan : ce n'est pas un opéra romantique, que diable, inutile d'outrer l'expression des sentiments.
Ils sont dans les paroles, inutile de les mettre dans les gestes.
Mais j'aime cette musique répétitive, elle aussi.
Voici donc LE duo de l'opéra «Io t'abbraccio» («Je t'embrasse») mais il n'y a pas Renée Fleming («Gorgeous», dit-on dans sa langue), comme après-midi.
Il y a 7 ou 8 répétitions des mêmes vers mais il n'y a que le duo, vous avez de la chance.
C'était en 1998 (quel temps lointain déjà!).
Et c'était Andreas Scholl (et sa voix de contreténor comme après-midi, voix belle mais un peu faiblarde, on l'entendait au cinéma mais comment dans la salle?) et Anna Caterina Antonacci (je l'ai dit, elle était remplacée par la belle rousse que vous voyez ci-haut).
Le duo est suivi des paroles italiennes et de leur traduction française, que j'ai dû confectionner moi-même (excusez-moi) puisqu'il n'y en avait pas sur la Toile (les gens détestent le français, il faut le constater, et ce n'est pas à cause des Québécois -s'il vous plaît, Français, Françaises, cessez d'élire des minus (mini?) qui s'aligne sur le riche monde plutôt que sur le tiers monde à la tête de la République! Pensez à quelqu'un comme le Général de Gaulle. Vous ne l'aimez pas mais le monde entier l'aime déjà et vous l'envie, lui c'est un homme*. On vous aimera si vous l'élisez, est-ce rien?).
Io t'abbraccio
E più che morte, aspro e forte,
è pel cor mio questo addio,
che il tuo sen dal mio divide.
Ah mia vita, ah mio tesoro,
se non moro,
è più tiranno quell'affanno,
che dà morte, e non uccide.
Je t'embrasse.
Il est plus amer et dur
à mon cœur que la mort, cet adieu
qui nous déchire.
Ah, ma vie! Ah, mon trésor!
Si je ne meurs pas, combien cruelle
cette détresse qui apporte la mort,
mais ne tue pas!
Quoi? 8 vers, dites-vous? Ce ne sera pas long!
C'est infiniment long.
Mais vous n'avez pas le reste de l'opéra, qui dure 4 heures (au moins, sans les entractes).
Soyez patient, écoutez, c'est beau!
* Et peut-être alors , à votre exemple, cesserons-nous aussi d'élire des veules comme Jean Charest au Québec ou Queen Harper au Canada, imitations du veule que vous avez élu la dernière fois. Fi des veules!
P.S. Ma femme (dont le billet sur la représentation de Rodelinda est ici) a déniché une vidéo d'Euronews centrée sur Renée Fleming. On peut y apercevoir différents moments de l'opéra ainsi que les décors. Je vous la fais voir et entendre (remarquez le présentateur qui appelle New York «la Grande Pomme» plutôt que «La Grosse Pomme», traduction de «Big Apple», erreur ou position éditoriale?):
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