Mise à mort

Si Anwar* al-Aulaqi n'avait pas été assassiné il aurait éventuellement pu devenir notre ami Facebook, voyez la page ci-dessus.
Allons-nous partager l'indignation de ces Étasuniens outrés de cet assassinat sous prétexte que ce cher Anwar était étasunien (les mises à mort de citoyens d'autres nationalités sont sans doute moins condamnables).
On écrit ici (dans «Le Devoir»):

L'avocat Glenn Greenwald souligne qu'aucun effort n'a été fait pour poursuivre Aulaqi en justice et que son implication dans des attentats anti-américains restait sujette à caution. «Son élimination a été purement et simplement décrétée par le président, qui a fait à la fois office de juge, de jury et de bourreau», dénonce Me Greenwald sur le site Salon.com.

«Le pire, c'est que non seulement les gens ne vont pas s'en formaliser, mais qu'en plus ils vont applaudir à tout rompre le droit octroyé à l'Etat américain d'assassiner des compatriotes, loin de tout champ de bataille et sans le moindre semblant de procédure judiciaire», ajoute l'avocat.

Pardiss Kebriaei, avocate auprès de l'association Center for Constitutional Rights, fait valoir qu'il serait illégal qu'Aulaqi ait été tué par les Etats-Unis ou avec leur participation.

Il me semble tout aussi illégitime de tuer un éventuel ami Facebook.
Reste qu'on se demande pourquoi il n'y a pas autant de protestations à l'encontre des exécutions par des Blancs étasuniens de Noirs -également étasuniens- parce que des procès iniques -farcis de témoignages inconsistants et de preuves fabriquées- les auraient trouvés coupables des meurtres dont on les accusait.
Reste qu'on se demande pourquoi il n'y a pas autant de protestations à l'encontre de milliers de meurtres commis chaque jour dans les villes étasuniennes à cause de la permissions accordées à chacun en vertu de la constitution étasunienne de posséder toutes les armes qu'il désire.
Leurs évangélistes chrétiens ne leur ont pas suffisamment expliqué que «ceux qui prendront l'épée périront par l'épée».
(Comprennent-ils que le mot «épée» est une métaphore? D'ailleurs ces évangélistes connaissent-ils ce passage de Matthieu? Ils sont sans doute trop intéressés par les passages de l'Évangile consacrés au sexe pour lui avoir prêté attention).
La maxime s'appliquait à feu Anwar («feu»: comme le mot convient bien!).
Elle s'applique à chaque Étasunien.

* Pourquoi pas la graphie «Anouar» comme pour Anouar el-Sadate? Un autre mystère de l'orthographe international!