jeudi 17 mars 2011

Incendie

C'est la toile «Incendie dans le port de Montréal» de Marc-Aurèle Fortin.
Elle date de 1929, à la veille de la Grande Dépression qui a tant valu de malheurs au monde, en particulier, en plus de grandes ruines industrielles et financières, la prise du pouvoir par Hitler (à la suite d'élections pourtant démocratiques) en Allemagne et la longue série de malheurs qui s'ensuivirent pour l'Europe et l'Asie (pas pour l'Amérique du Nord, j'en suis témoin: et la Deuxième Guerre mondiale et les années cinquante furent une période de grande prospérité et de progrès sociaux considérables non seulement aux États-Unis mais au Québec aussi: un monde détruit partout ailleurs qu'en Amérique était à reconstruire).
Cet incendie «traité» par Marc-Aurèle Fortin est peut-être une annonce à la fois de ces malheurs et de cette prospérité.
C'est une toile expressionniste, comme vous le voyez: l'expressionnisme a besoin de situations extrêmes, catastrophes, crépuscules, incendies, tempêtes, orages, tremblements de terre, séismes, etc.
Tout ce qui suscite une émotion extrême.
L'incendie du port de Montréal -pas si important somme toute, du moins pas celui de 1929- a ici été amplifié pour offrir une excellente occasion d'art, si je puis dire.
Une des fonctions de l'art n'est-elle pas de créer ce qui n'existe pas?
Et, ce faisant, de révéler la réalité?
Il est vrai que lorsque l'art est de commande il camoufle la réalité plutôt que de la révéler, il devient propagande.

2 commentaires:

orfeenix a dit…

Cette problématique est passionnante, l' art n' oscille -t-il pas entre hyperbole, euphémisme et litote, que dire de Grosz qui suggérait le drame?

Jack a dit…

Ces oscillations sont celles des écoles en effet. Mais, selon moi, le résultat (cherché ou non) est de dévoiler, de révéler ce qui est caché, ce qu'on ne peut voir, ce qui échappe à la perception.
Ou de le créer!

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